Selon les projections des Nations-Unies, d’ici 2025, la République démocratique du Congo (RDC) sera le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, derrière le Nigeria, et le huitième au niveau mondial, avec une population estimée à 215 millions d’habitants.
Selon les informations rapportées par le journal Le Monde, la RDC n’a pas de véritable politique démographique ni aucune structure dédiée comme il en existe dans d’autres pays africains.
La première étape serait d’avoir des chiffres sur la population congolaise et ses différentes composantes. Le pays n’a pas connu de recensement depuis 1984. Or, sans statistiques fiables sur les naissances, les décès, les migrations, il est impossible de faire une bonne planification.
Dans un entretien accordé au journal Le Monde, le professeur à l’Université de Kinshasa, en Sciences sociales, Jacques Emina a détaillé les implications de cette démographie explosive de la RDC.
« Les causes sont multiples et complexes. Il y a d’abord les normes culturelles. La plupart des gens veulent avoir des familles nombreuses, autour de six enfants en moyenne. Cela tient notamment aux croyances religieuses. La Bible, avec son message soyez féconds, est interprétée au pied de la lettre. Il n’y a pas de politique sociale efficace pour sécuriser les individus quand vient la retraite, les enfants sont donc perçus comme une assurance-vieillesse » a-t-il fait remarquer
Pour lui, les femmes qui ont recours à la contraception moderne l’utilisent seulement quand elles s’approchent du nombre d’enfants souhaité.
Dans ce même ordre d’idée, un autre facteur est le nombre très élevé de mariages et de maternités précoces. En RDC, plus de 30 % des femmes se marient avant 18 ans. Cela se traduit par un plus grand nombre d’années d’exposition à la procréation. En même temps, il y a une baisse de la mortalité infantile, même si celle-ci demeure importante.
Josue Lelo Kid