À New-York, Bintou Keita attire l’attention du Conseil de sécurité sur la dégradation de la sécurité à l’Est après le retour des hostilités entre les FARDC et les M23-RDF 

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La représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU et cheffe de la Mission onusienne en RDC (Monusco), Bintou Keita, a informé au conseil de sécurité de l’ONU sur la dégradation de la situation sécuritaire dans la partie Est de la RDC après le retour des hostilités entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 soutenus par l’armée Rwandaise.

Elle s’est exprimée mardi 20 février par visioconférence, sur la situation inquiétante autour de la cité de Sake et la ville de Goma, dans la province du Nord-Kivu, où les affrontements entre les protagonistes se sont considérablement intensifiés depuis l’expiration du cessez-le-feu le 28 décembre dernier.

Selon elle, le groupe M23 s’est étendu plus au sud, entraînant de nouveaux déplacements de populations vers Goma et le Sud-Kivu et un repositionnement des FARDC à l’est de Sake. Bien qu’elle ait essuyé des tirs et été prise pour cible, la MONUSCO a maintenu ses positions défensives à l’ouest de Sake, qui reste sous le contrôle des FARDC.

Pour Bintou Keita, ces combats ont encore aggravé une situation humanitaire déjà désastreuse. Durant des hostilités le 12 février dernier, deux sites de personnes déplacées ont essuyé des tirs indirects. Trois enfants, une femme et un homme ont été tués, tandis que de nombreuses autres personnes ont été blessées ou de nouveau déplacées.

Dans le même sens, Bintou a décrit des conditions de vie dans les sites surpeuplés de Goma et des alentours comme « désespérées ».

« Plus de 400 000 personnes ont désormais trouvé refuge dans la ville, dont 65 000 au cours de deux dernières semaines, provoquant une augmentation spectaculaire de cas de choléra, en raison du manque d’eau potable, d’hygiène et d’assainissement adéquat. L’accès restreint aux territoires contrôlés par le M23 isole Goma des territoires intérieurs et perturbe les chaînes d’approvisionnement, augmentant le risque de troubles », a-t-elle indiqué.

 

La Monusco confirme l’existence des FDLR. Selon Bintou, le redéploiement des FARDC a exacerbé le vide sécuritaire dans d’autres territoires du Nord-Kivu, notamment à Beni, Lubero et Walikale, attirant de nouveaux combattants, notamment du Sud-Kivu. Les groupes armés tels que les Forces démocratiques alliées (ADF), les groupes maï-maï et les factions Nyatura, ainsi que les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) sont les bénéficiaires directs de cette reconcentration des forces, a souligné la Cheffe de la MONUSCO.

 

Bintou Keita rapporte que « des exécutions sommaires, des blessures, des enlèvements, des appropriations et destructions de biens, des déplacements forcés » ainsi que les violences sexuelles liées aux conflits, entre autres sont commises dans ces régions où les FARDC sont absentes.

Les membres des FDLR, a-t-elle confirmé, demeurent parmi les principaux auteurs de violences sexuelles liées aux conflits. Dans les zones qu’ils contrôlent, les membres du M23 ciblent les acteurs de la société civile, en particulier les défenseurs des droits humains et les journalistes.

Emma Luinyx

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