Alors que la prostitution juvénile bat son plein à dans la municipalité de Kimbanseke, des jeunes filles dont l’âge varie entre 15 et 18 ans essaient tant bien que mal de trouver quelque chose à faire pour subvenir à leurs besoins quotidiens.
C’est le cas de Naomie, une fille de 18 ans diplômée d’État en Option Coupe et Couture. Après son bac, elle a décidé de s’inscrire dans un atelier de couture pour approfondir les notions apprises à l’école.
« Au lieu de faire la prostitution comme les autres les font, moi j’ai choisi de m’inscrire dans cet atelier de couture afin d’approfondir les choses qu’on nous a enseigné à l’école et à la fin de la journée, madame nous remet quelque chose pour nous aider à combler nos besoins prioritaires » a-t-elle déclaré.
Un peu plus loin, nous avons croisé Cynthia, propriétaire de l’atelier et graduée en modélisme dans un institut supérieur de Kinshasa.
Cette dernière nous explique qu’elle a monté cet atelier dans le but d’aider des nombreuses jeunes filles qui finissent l’école humanitaire en quête d’apprentissage sur ce métier de couture et c’est moyennant une somme de 50$ que les filles sont intégrées dans son atelier pour apprendre à bien coudre les vêtements.
« Je fais cet atelier de couture pour aider plusieurs filles qui veulent apprendre comment coudre les habits (homme et femme) et pour intégrer mon atelier les filles doivent une somme de 50 $ comme frais d’inscription et chaque fin des journée, une petite enveloppe est remise à tout le monde pour les aider à subvenir à leurs désirs » a-t-elle expliqué.
Elle nous fait comprendre que la couture est un métier difficile et que même les élèves diplômés et aussi quelques finalistes des études universitaires ont toujours du mal à comprendre ce métier, d’où ce centre leur sert pour approfondir leurs connaissances apprises.
Par ailleurs, plusieurs parents rencontrés ont révélé que le problème de la scolarité et des mauvaises conditions de la vie sociale sont parmi les causes qui poussent ces jeunes filles au commerce du sexe. Ils émis le voeu le voir les promesses du chef de l’État faites lors de la campagne électorale notamment celle de faire de la gratuité de l’enseignement secondaire, l’un de priorités du second mandat soit une réalité.
Ils lancent également un vibrant appel aux autorités tant nationales que municipales pour l’amélioration des conditions des vies sociales pour permettre à ces jeunes filles de bénéficier d’un bon encadrement.
Il sied de signaler que la plupart des filles rencontrées sont encore à l’âge de scolarisation, certaines ont arrêté l’ école au cycle terminal du primaire. D’où la nécessité de prolonger la gratuité de l’enseignement jusqu’au niveau secondaire pour aider ces jeunes filles à rentrer sur le banc de l’école.
Joël Tshimanga