Le Coordonnateur humanitaire Bruno Lemarquis a exprimé, au nom de la communauté humanitaire, sa vive inquiétude face à l’escalade de la violence dans l’Est de la RDC, et rappelle l’importance du respect du droit international humanitaire des droits de l’homme et de la protection des civils.
Dans un communiqué rendu public ce lundi 10 juin 2024, la communauté humanitaire se dit inquiète de la persistance de la violence et de la détérioration alarmante de la situation humanitaire dans l’Est de la République démocratique du Congo.
« Si cette violence persiste, elle risque d’aggraver encore davantage la situation humanitaire déjà précaire dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, où plus de 900 000 personnes nouvellement déplacées, ont été enregistrées entre janvier et avril 2024, portant le nombre total de déplacés dans ces trois provinces à plus de 5,6 millions, pour un total de 7,3 million dans le pays », a déclaré M. Lemarquis.
Selon Bruno Lemarquis, le nombre de victimes continue d’augmenter, notamment en raison des violences perpétrées par des acteurs armés. Au cours des cinq premiers mois de cette année, plus de 470 personnes ont été tuées dans la province de l’Ituri, notamment dans de violents incidents contre les populations civiles dans les territoires de Djugu, Irumu et Mambasa. Aussi, au moins 57 personnes ont été tuées lors d’attaques perpétrées par les Forces démocratiques alliées (ADF) dans le territoire de Beni dans le NordKivu du 3 au 8 juin 2024.
Toujours dans le Nord-Kivu, la crise dû au M23 a fait de nombreuses victimes, depuis la reprise des affrontements en février 2024. En raison de l’intensité des combats, plusieurs organisations humanitaires ont dû suspendre leurs opérations à Kanyabayonga au Nord-Kivu, affectant ainsi plus de 45 000 personnes déplacées depuis la deuxième quinzaine de mai.
Enfin au Sud-Kivu, le nombre de personnes fuyant la violence liée à la crise du M23 ne cesse d’augmenter, notamment dans le territoire de Kalehe.
La communauté humanitaire déplore la poursuite des affrontements et l’intensification des violences contre les civils. L’expansion des combats vers des zones considérées comme refuges pour les populations déplacées oblige ces dernières et leurs hôtes à des mouvements incessants qui les fragilisent en permanence.
Elle appelle par ailleurs tous les groupes armés et leurs soutiens à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et des droits de l’homme, en protégeant les civils, en garantissant un accès humanitaire sans entrave, et en permettant aux opérations humanitaires de se dérouler afin que les organisations puissent apporter une assistance vitale aux populations dans le besoin.
La communauté humanitaire encourage également le gouvernement de la RDC et la SAMIDRC à augmenter la coordination avec les acteurs humanitaires pour prévenir tout risque d’incident contre les partenaires et assurer une meilleure protection des civils.
Josue Lelo Kid