RDC : Vers la disparition de Lingala à Kinshasa ?

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Alors que le Lingala gagne du terrain par la musique à l’étranger, cette langue congolaise dorénavant appréciée par pas mal d’artistes musiciens de renommée mondiale, elle perd son ampleur dans la capitale congolaise, Kinshasa et est considéré comme présentement une langue des analphabète. C’est le constat amer fait par la rédaction d’Afrik-info.cd, ce jeudi 06 Juin 2024.

Face à cette situation qui arrange les uns et dérange les autres, deux étudiants de l’université pédagogique Nationale ont donné leurs avis.

Souzy Fataki, étudiante en deuxième année de licence en communication des organisations, pense que ce problème est favorisé par le complexe de la langue de Molière qu’à les parents Kinois, et estime que les enfants congolais devraient connaître les langues nationales en premier.

« Les parents sont complexés par le français, ils pensent que le français est la meilleure langue pourtant un enfant doit apprendre la langue nationale. En vrai, nos enfants devraient avoir la connaissance de toutes les langues nationales avant de connaître la langue officielle. Aujourd’hui, parler français signifie être intelligent, sérieux« , a-t-elle souligné.

En outre, Ramsing Sabiti, étudiant en deuxième année de licence en communication sociale, qualifie cette attitude d’une mauvaise politique adoptée par les responsables des familles.

« Grâce à la musique oui, des gens trouvent cette langue séduisante, agréable à la musique. Mais au pays, nous remarquons que la plupart de parents veulent que leurs enfants s’expriment en langue de Molière qu’en langue de leurs grands-parents. C’est suite à la mauvaise politique culturelle au pays qu’on n’arrive à petit feu de perdre nos valeurs culturelles à profit de la mondialisation qui n’est rien d’autre que les cultures d’autrui », a-t-il déploré.

Et d’ajouter : « La spiritualité tout comme les langues, constituent le ciment de fondement d’un peuple, les perdre, vous vous condamnez à la colonisation des civilisations conquérantes ».

De plus, il souligne que la responsabilité ne revient pas seulement au ministère du tutelle, mais aussi à l’institution Président de la République, pour instruire le corps linguistique congolais.

« Cette décision ne revient non seulement de lui, mais de la conscientisation du peuple congolais, pourquoi pas que le Président de la République rassemble nos différents professeurs de linguistique en vue de développer le lingala parlé à Kinshasa ? Il peut le faire, mais nos autorités ne trouvent pas cela important puisqu’elles veulent pérenniser l’œuvre de la colonisation », a-t-il indiqué.

Le Lingala est la huitième langue la plus parlée en Afrique en général et compte aujourd’hui plus de 20 millions de locuteurs.

Caleb Makedika

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