Le gouverneur de l’Ituri, le général Johnny Luboya N’kashama, a plaidé pour un soutien accru de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en RDC (MONUSCO) afin de renforcer les efforts de pacification dans sa province. Lors d’une interview exclusive accordée à Radio Okapi, il a souligné l’importance de la contribution de cette mission dans la lutte pour restaurer la paix et la sécurité dans les territoires de Djugu, Mahagi et Irumu.
« Nous avons encore besoin de l’appui de la MONUSCO aux côtés de nos forces armées pour le rétablissement de la paix en Ituri au cours de cette année 2025 », a déclaré le gouverneur. Il a salué le rôle déterminant de la MONUSCO, notamment dans le domaine logistique, le partage de renseignements et les approches non militaires, qui ont contribué à l’amélioration progressive de la situation sécuritaire.
Une guerre atypique nécessitant un soutien spécialisé
Le général Luboya a toutefois reconnu que la pacification totale de l’Ituri est loin d’être achevée. Il a mis en avant les défis posés par une « guerre atypique », nécessitant des forces spécialisées et un professionnalisme accru. « La MONUSCO renforce les capacités de nos militaires sur le plan opérationnel et nous formons ensemble nos commandos. Mais il faut davantage de forces spécialisées pour faire face à cette situation complexe », a-t-il expliqué.
Appel à la réconciliation et à l’implication des élus
Au-delà du soutien militaire et logistique, le gouverneur a insisté sur la responsabilité des Ituriens, en particulier des leaders politiques et communautaires, dans la consolidation de la paix. Il a dénoncé les manipulations politiques qui exacerbent les tensions entre les communautés et exhorté les élus à jouer leur rôle dans la réconciliation. « Ces députés doivent parler à leur population pour prôner le pardon et la cohésion sociale. À quoi servent-ils sinon ? », a-t-il lancé.
Le général Luboya a conclu en rappelant que la paix durable en Ituri repose sur une conjugaison des efforts militaires, diplomatiques et communautaires, avec une implication active de toutes les parties prenantes, y compris la MONUSCO.
Ce plaidoyer intervient dans un contexte où l’Ituri, région marquée par des conflits récurrents, aspire à tourner définitivement la page de l’insécurité.
Justin Mupanya, depuis Beni