La province du Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo, fait face à une crise humanitaire alarmante. Bruno Lemarquis, coordonnateur humanitaire des Nations Unies dans le pays, s’est dit profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation. Les besoins humanitaires augmentent à un rythme que les efforts internationaux peinent à suivre.
Depuis le début de l’année 2025, plus de 100 000 personnes ont été forcées de quitter leurs foyers dans le territoire de Masisi, en raison des affrontements entre le groupe armé M23 et les forces armées congolaises. Cette nouvelle vague de déplacements porte à plus de 2,8 millions le nombre total de déplacés internes dans le Nord-Kivu, soit plus d’un tiers de la population de la province. Les femmes et les enfants, particulièrement touchés, sont exposés à des violences accrues et vivent dans des conditions précaires.
La multiplication des groupes armés, notamment les ADF (Forces Démocratiques Alliées) et CODECO (Coopérative pour le Développement du Congo), contribue à l’intensification des violences et des déplacements de masse, y compris dans la province voisine de l’Ituri. Même les camps de déplacés, censés être des refuges sûrs, deviennent régulièrement la cible d’attaques, en violation des lois humanitaires internationales.
Cette insécurité touche également les travailleurs humanitaires. En 2024, neuf d’entre eux ont été tués, et plus de 400 incidents impliquant des organisations d’aide ont été signalés. Ces violences entravent l’accès à l’aide pour les populations en détresse et mettent en danger ceux qui œuvrent sur le terrain.
« Les civils et les humanitaires ne doivent pas être pris pour cible. Les parties au conflit doivent respecter le droit international humanitaire », a déclaré Bruno Lemarquis, appelant à une meilleure protection des populations vulnérables et des acteurs humanitaires.
Le coordonnateur humanitaire a également lancé un appel urgent à une désescalade des violences, insistant sur la nécessité d’intensifier les efforts pour répondre à cette crise sans précédent.
Le Nord-Kivu reste au cœur d’un conflit qui continue de dévaster des millions de vies.
Justin Mupanya, depuis Beni.