En quête de paix entre les communautés Yaka et Teke, le Président de la République Félix Tshisekedi avait présidé samedi dernier la signature d’un charte d’engagement entre les chefs coutumiers de deux communautés pour la cessation des hostilités.
Bien avant, les notables de la communauté Teke avaient transmis à Félix Tshisekedi, un plan de sortie de crise afin de mettre fin aux massacres.
Leur plan, décliné en cinq points, prévoit entre autres :
1. Identification des assassins et commanditaires des actes horribles mais aussi leurs sources de ravitaillement en armes, rations alimentaires ainsi qu’en produits pharmaceutiques.
2. L’arrestation et l’évacuation par force de ceux qui occupent les villages tekes et ceux qui sont encore dans les forêts environnantes.
3. L’organisation des procès réguliers et équitables. Ces procès, soutiennent les notables, doivent avoir lieu dans les milieux ou ces crimes ont été commis pour faciliter les témoins et les victimes.
4. La réparation des préjudices subis
5. Le retour des chefs traditionnels et des déplacés dans leurs milieux.
Les notables Teke avaient également déploré un raccourci qui ne permettra pas le retour de la paix et de la cohabitation souhaitées. Comme tout un symbole, le village Mbalibana dans le territoire de Kwamouth a été attaqué le 29 mars dernier par les Mobondo, en pleine période des négociations.
Le retour à la cohabitation pacifique entre les communautés Teke et Yaka dans les provinces du Kwilu, Kwamouth et Kinshasa fait l’objet d’un intérêt particulier alors que des représentants de deux communautés avaient trouvé un terrain d’entente pour le retour de la paix.
Chez les Teke, les avancées enregistrées grâce à l’implication du gouvernement dans la quête de solutions définitives et durables au conflit avec les Yaka sont appréciées à leur juste valeur.
Toutefois, les notables Teke sont d’avis que cette situation fragile va bien au-delà d’un simple conflit Teke-Yaka. II s’agit clairement de l’épuration de la population Teke par les Yakas, « ce qui frise sans nul doute un génocide, » dénoncent-ils
Aussi, ces notables déplorent l’incorporation des Mobondo, présumés assassins génocidaires dans l’armée régulière. Une démarche qui s’apparente à une volonté de vouloir dissimuler les forfaits commis par ces derniers et les protéger contre d’éventuelles poursuites judiciaires.
les notables du Maï-Ndombe se sont affichés intransigeants et demandent l’arrestation et le jugement des Mobondo, qu’ils considèrent comme des assassins et génocidaires dont la résidence conventionnelle et légale aujourd’hui doit être la prison, réparation des préjudices subis et rapatriements des chefs traditionnels.
Pour eux, ce sont là les prix à payer pour un vrai dialogue qui débouchera sur une vraie réconciliation et une cohabitation durable.
« En effet, après des massacres et des tueries horribles des membres de notre communauté, des incendies des maisons et des villages, la destruction des infrastructures scolaires, sanitaires et économiques, nous pensons que la réconciliation, bien que souhaitée par tous, a des préalables», ont-ils dit à Félix Tshisekedi.
Il faut savoir que, le conflit Teke-Yaka a éclaté en août 2022 à Kwamouth à cause d’un litige foncier. Elle a notamment donné naissance à une milice armée dite des Mobondo, véritable menace sécuritaire aux portes de Kinshasa. Cette situation a occasionné notamment la non-organisation des élections dans le territoire de Kwamouth.
Josue Lelo Kid