Le gouvernement burundais a adressé une lettre de protestation au président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki, pour exprimer son mécontentement face aux accusations du Rwanda qui l’accuse d’abriter les FDLR sur son sol. Le Burundi reproche plutôt au Rwanda de saboter les efforts de paix dans la région en menant des actions nuisibles à la sécurité.
Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération au développement du Burundi, qui a signé cette lettre consultée le mercredi 06 mars par Afrik-info.cd, a également mis en cause le Rwanda dans la crise sécuritaire qui sévit dans l’est de la RDC. Il a affirmé que le Rwanda entravait les initiatives diplomatiques comme le déploiement de la force régionale de la Communauté Est Africaine et les processus de Luanda et de Nairobi initiés par le président burundais et ses pairs de la région pour appuyer la RDC dans sa recherche de la paix et de la sécurité dans sa partie Est.
« En ce qui concerne la situation sécuritaire à l’Est de la RDC, l’année 2023 a été marquée par les efforts du chef de l’État burundais, alors président en exercice de la Communauté Est Africaine, et de ses homologues chefs d’État de la région, en faveur du soutien à la RDC pour le rétablissement de la paix et de la sécurité dans sa partie Est. Ces efforts, qui se sont traduits par le déploiement de la force régionale de la Communauté Est Africaine et la poursuite du processus de Luanda et de Nairobi, ont été constamment sabotés par le gouvernement rwandais et n’ont pas réussi à stopper le saignement de la RDC jusqu’à présent », peut-on lire dans cette déclaration.
Le Burundi a exprimé sa préoccupation face au fait que la région soit devenue un refuge pour les groupes armés terroristes qui causent des ravages. Il a témoigné sa solidarité à la RDC pour combattre les groupes terroristes qui menacent la stabilité régionale.
« Le Burundi est un pays connu depuis longtemps pour entretenir de bonnes relations de voisinage. Il n’a jamais été accusé d’agression envers un quelconque pays, au contraire il apporte son soutien pour restaurer la paix et la sécurité chaque fois qu’il est sollicité, notamment en Somalie au sein de l’ATMIS, en République Centre Africaine à travers la MINUSCA et en République Démocratique du Congo dans le cadre régional d’abord et bilatéral ensuite », a déclaré le ministre des affaires étrangères burundais.
La région est plongée dans la violence depuis que le groupe rebelle M23 a repris son offensive en mars 2022 dans l’Est de la RDC. Face à la détérioration des relations diplomatiques entre les pays voisins, la Communauté d’Afrique de l’Est avait lancé le processus de Nairobi en novembre 2022. Il s’agit de l’un des deux mécanismes visant à résoudre la crise, l’autre étant le processus de Luanda.
Rappelons que le processus de Nairobi se focalise sur les groupes armés, tandis que celui de Luanda traite des relations politiques entre la RDC et le Rwanda.
Horace Codo T.