Au cours d’une conférence de presse tenue ce mercredi 28 février à Goma, Médecins Sans Frontières (MSF) a éclairé l’opinion la situation humanitaire qui demeure préoccupante dans la province du Nord-Kivu, marquée par les combats intensifiés autour de Goma, en provenance de Masisi et Rutshuru, causés par les terroristes du M23 RDF et leurs supplétifs.
A en croire Johan Brieussel, chef de mission adjoint de MSF, la situation humanitaire est critique et empire en raison du manque d’espaces pour accueillir les familles déplacées, contraintes de s’installer dans des camps surpeuplés ou chez des familles d’accueil à Goma. L’urgence de creuser des latrines et de garantir l’accès à l’eau potable pour prévenir le choléra devient pressante, alors que les conditions sanitaires demeurent précaires.
« En moins de trois semaines, 200 000 personnes ont fui la ville de Goma, créant une crise humanitaire supplémentaire à celle déjà existante. Il y a peu d’espace géographique disponible pour cette population. Certaines se sont réfugiées chez des familles d’accueil à Goma, » a-t-il expliqué.
Par ailleurs, Johan Brieussel a annoncé que MSF distribue chaque jour au-moins 273 000 litres d’eau sur le site de Rusayo suite aux combats à Masisi. L’organisation a mis en place des cliniques pour la prise en charge des violences sexuelles et des soins de santé mentale sur les sites de Lushagala et Bulengo. Les besoins les plus ardents des déplacés concernent principalement le logement, l’eau, les latrines, la nourriture et des services de santé adaptés.
Nous distribuons jusqu’à 273 000 litres d’eau par jour uniquement sur le site de Rusayo, conséquence des combats à Masisi. Depuis l’année dernière, nous avons des cliniques sur les sites de Lushagala et Bulengo pour la prise en charge des violences sexuelles et des soins de santé mentale qui y sont liés.
« Aucune distribution de bâches n’a été effectuée par d’autres partenaires. Il existe également des demandes en eau auxquelles nous tentons de répondre, tant soit peu,des besoins en latrines, ainsi que des besoins importants en nourriture. Nous constatons déjà une augmentation d’au moins 20 % des cas de malnutrition ». renchérit-il
Face à cette situation d’urgence, Médecins Sans Frontières met en place des initiatives pour répondre aux besoins les plus urgents des populations déplacées tant soit peu . Malgré les obstacles liés à l’accès aux zones impactées par les conflits, l’organisation s’efforce de fournir une aide humanitaire vitale, en collaboration avec d’autres partenaires, pour offrir une assistance médicale et humanitaire essentielle sur le terrain, dans le but de fournir une aide d’urgence aux plus vulnérables.
Ange kahemulo depuis Goma