Une bombe est tombée à Mugunga, dans la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, dans la matinée de ce mercredi 07 février 2024.
Une deuxième après celle qui était tombée dans la même entité la semaine dernière. Aucune perte en vies humaines sauf quelques dégâts enregistrés. Toutefois, une psychose s’est installée auprès de la population de cette entité et celle de la ville de Goma, qui se posent plusieurs questions sur l’avancée de ce groupe rebelle.
Témoignages
« C’était vers 06h, nous étions encore au lit. Du coup, nous avons entendu le bruit, on pensait que c’était juste nos soucis qui passaient, mais après un moment, nous avons constaté que c’était une bombe qui venait de tomber dans le quartier. Mais Gloire à Dieu, personne n’a été blessé. Mais nous nous demandons comment une bombe peut arriver si loin des entités occupées par les ennemis et atteindre Goma. Nous ne savons pas ce que pense le gouvernement et même l’opération Springbok qui devrait sécuriser la ville de Goma. Nous avons déjà peur car nous sommes déjà en danger », a indiqué monsieur Didier, un habitant de la zone.
Cet engin à été récupéré par certains autorités militaires de la place après constat.
« Ils disent être dans des conseils de sécurité pour protéger Goma, alors que des bombes ne cessent de tomber sur nous en ville de Goma. Qu’ils nous mettent tout au clair pour que l’on sache ce qui se passe. Nous risquons de mourir de faim ici », a-t-il conclu.
Cependant, les éclats de cet engin ont pu endommager une chambre du centre de santé Mugunga 3, ainsi qu’une partie du marché.
Bertrand Barungu, infirmier titulaire au centre de santé Mugunga 3, déplore ce énième cas d’explosion d’une bombe et demande aux autorités d’assurer la sécurité de la population.
« C’est dans la peur que nous venons de faire ce constat, heureusement pour nous il n’y avait pas de malades, sauf une femme enceinte qui était venue pour la CPN et qui a directement pris la fuite. Sinon les dégâts auraient pu être multiples. Nous demandons aux autorités de sécuriser la population et de restaurer la paix », a-t-il réagi.
Suite à la psychose causée par cette bombe tombée sur la ville de Goma, certaines écoles et universités de la ville ont renvoyé les enfants à la maison en raison de l’incertitude quant à la sécurité dans le chef-lieu du Nord-Kivu. Alika Emmanuel, finaliste à l’école conventionnée kimbanguiste, déplore également ce cas d’insécurité et dit avoir peur pour ses études suite aux bombes qui commencent à être larguées en ville de Goma.
« On nous a renvoyés à la maison à cause de l’incertitude quant à la sécurité observée ici, déjà moi je m’inquiète de ce que deviendront mes études. Je suis finaliste mais je n’arrive pas à bien étudier. Que le gouvernement se débrouille pour ramener la paix ici. Si nous sommes en danger », a-t-il réagi.
Cependant, Dedesi Mitima, chef du quartier Lac Vert voisin du quartier Mugunga, appelle sa population à garder son calme et à faire confiance aux autorités : « Oui, nous sommes déjà menacés. C’est une deuxième bombe qui vient de tomber au quartier Mugunga voisin, parce que ce qui se passe à Mugunga affecte directement le quartier Lac-Vert. Je suis en train de sensibiliser la population de la juridiction à patienter et à ne pas quitter le milieu, car l’esprit qui est dans la population, c’est d’abandonner d’abord le quartier et de chercher où ils vont se réfugier. Cependant, si nous faisons ça, nous risquons de jouer le plan de l’ennemi. Attendons d’abord et voyons les efforts des autorités », a-t-il souligné.
Depuis près de deux semaines, la ville de Goma ainsi que la cité de Sake sont menacées par les bombardements venant des rebelles du M23, selon le gouvernement congolais. Cependant, le gouvernement congolais a rassuré que la ville de Goma a pris toutes les précautions pour que celle-ci ne puisse pas tomber entre les mains des rebelles du M23.
Ange Kahemulo depuis Goma