Deux civils ont été tués dans la matinée de mardi 16 septembre dans la localité de Vida, territoire de Djugu, lors d’une attaque attribuée à une coalition présumée entre des miliciens étrangers et les rebelles ADF-Nalu. L’information est confirmée par la société civile de la chefferie des Bahema-Nord, qui dénonce une recrudescence inquiétante des violences ciblées dans la région.
Selon Charité Banza Bavi, président de cette structure citoyenne, les assaillants ont ouvert le feu sur un groupe d’agriculteurs en route vers leurs champs, dans la zone de l’argocentre de Véla. Les victimes, un homme d’environ 60 ans et un jeune adulte, ont été transportées à Nyali pour identification et inhumation.
« C’est une stratégie claire d’extermination de la communauté Hema », a déclaré M. Banza Bavi, appelant à une mobilisation urgente des autorités.
La société civile affirme que cette coalition armée, composée notamment de miliciens venus de Côte d’Ivoire et des rebelles ADF, serait déjà active dans plusieurs localités du territoire de Djugu. Elle redoute une montée en puissance de ces groupes, qui profiteraient du vide sécuritaire pour intensifier leurs exactions contre les populations civiles.
Face à cette situation, la société civile exhorte le gouvernement congolais, les Forces armées de la RDC (FARDC) ainsi que les troupes régionales de l’UPDF (armée ougandaise) à lancer des opérations militaires robustes et coordonnées. Elle appelle également la communauté internationale à se pencher sur ce qu’elle qualifie de « tentative d’épuration ciblée » contre les Hema.
« Il est urgent que les Nations Unies, l’Union africaine et les partenaires bilatéraux prennent des mesures concrètes pour éviter une catastrophe humanitaire », a insisté Charité Banza.
Le territoire de Djugu est régulièrement le théâtre d’attaques armées menées par des groupes rebelles, notamment les ADF, actifs dans l’Est de la RDC depuis plusieurs décennies. Malgré les opérations militaires conjointes entre les FARDC et l’UPDF, les violences persistent, alimentant les déplacements massifs de populations et la détérioration des conditions de vie dans la région.
Justin PM
