La situation humanitaire dans les camps des déplacés en ville de Goma demeure précaire, cela malgré les multiples cris d’alarme lancés par différents défenseurs des droits de l’homme en leur faveur.
Dans le site de Bulengo par exemple, où on a affiché pour la première fois depuis le début de l’année certains déplacés qui pourront recevoir chacun un montant de 36.000fc ce lundi 05 février 2024.
Dans un total d’environ 50.000 ménages, seuls plus de 36.000 ménages pourront bénéficier de cette aide, alors que le site continue à recevoir de nouveaux déplacés estimés à plus de 13.000 ménages qui ne sont pas encore enregistrés, suite aux affrontements qui ont opposé les rebelles du M23 aux Forces armées de la République démocratique du Congo.
Faustin Mahoro, représentant des déplacés du site de Bulengo, rapporte que la situation demeure précaire à Bulengo malgré l’aide qu’ils reçoivent de la part du Programme alimentaire mondial (PAM) et se demande comment ces familles nouvellement arrivées et non enregistrées à Goma, parmi lesquelles les déplacés venant du camp de Shasha dans le Masisi, et s’inquiète des conditions de ces nouveaux arrivants, lançant ainsi un SOS en leur faveur.
« Nous avons réussi plus de dix-sept mille (17000) ménages depuis le mois de novembre jusqu’à maintenant, la vie des déplacés ici est précaire, même si aujourd’hui nous recevons de l’argent mais c’est seulement pour les anciens et non pour les nouveaux. Alors nous nous demandons comment cette population va survivre » , a-t-il indiqué à la rédaction de afrik-info.CD.
Quant aux déplacés bénéficiaires de cette aide, ils se disent reconnaissants pour ce geste, mais plaident pour le retour de la paix. Tout ce qu’ils veulent, c’est la paix pour pouvoir retourner dans leurs milieux respectifs, regagner leurs champs ainsi que leurs habitations car cela n’a jamais été leurs besoins, leur plus grand rêve, c’est la paix.
« Nous voulons la paix pour que nous puissions rentrer chez nous » a déclaré Bahati, déplacé vivant dans ce camp.
Et de poursuivre : « Chacun d’entre nous veut la paix pour que nous puissions regagner nos maisons car la vie ici dans le camp est compliquée ».
Quant aux femmes, les cas de violences sexuelles et basées sur les genres sont couramment rapportés suite aux conditions humanitaires de ces congolaises habitant dans le camp de déplacés.
Le cas le plus récent est celui du mois passé où une jeune fille de 17 ans a été violée dans la forêt alors qu’elle était à la recherche de bois de chauffage.
« Assez souvent c’est lorsqu’elle partent chercher les bois de chauffage qu’elle sont victimes des violences et celà est dû à la situation humanitaire auquel traverse les femmes dans ce site, et même lorsque il y a identification ou aide humanitaire, les femmes sont parfois poussée à donner quelques choses en matière d’argent ou sexe à cause de leurs vulnérabilité beaucoup plus les veuves et les jeunes filles », s’est confiée Fatuma bushu Florence, vice-présidente et présidente des femmes dans le site de Bulengo.
Elle plaide également pour la prise en charge des femmes au près des autorités congolaises, car selon elle, si les femmes pourront trouver une prise en charge ou un commerce, elle ne pourront pas se retrouver entrain de chercher le bois dans la forêt.
« Que l’état nous viennent en aide, car si ses femmes pourront avoir chacune son occupation pour trouver Quoi nourrir à ses enfants, ainsi subvenir également à ses petits besoins elles ne pourront plus se rendre dans le forêt », a-t-elle conclu.
Cette situation est loin d’être éradiquée malgré les sensibilisations des différentes organisations non gouvernementales et des associations de femmes face aux conditions humanitaires auxquelles ce peuple est confronté.
La situation sécuritaire demeure alarmante à l’Est de la République démocratique du Congo, suite à la reprise des affrontements entre les forces armées de la République démocratique du Congo et les rebelles du M23, ce qui entraîne le déplacement de la population et l’endeuillage des familles.
Alors que Kinshasa demeure ferme sur sa décision de ne pas négocier avec ces groupes rebelles et de les éradiquer uniquement par la guerre, mais les rebelles du M23 continuent d’avancer sur le terrain.
Il est donc préférable que le gouvernement congolais prenne en charge les déplacés non seulement en vivres et non vivre mais aussi en abris, car certains passent la nuit à la belle étoile car visiblement ils vont encore passer beaucoup de temps dans ce camp de déplacés.
Ange kahemulo depuis Goma