À quelques heures de la signature de l’accord de paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda à Washington, la coalition d’opposition Lamuka monte au créneau. Elle juge ce texte dangereux pour la souveraineté nationale et exige sa renégociation immédiate.
Intervenant au nom de Lamuka, Prince Epenge, communicateur de la coalition et président du parti ADD Congo, estime que le document soumis à signature dépasse largement le cadre sécuritaire présenté par le gouvernement.
Selon lui, il s’agit d’un accord essentiellement économique construit sous l’impulsion de Washington et défavorable à Kinshasa.
« L’accord que M. Félix Tshisekedi s’apprête à signer est en vérité d’ordre économique intriangulaire, États-Unis, Congo et le Rwanda. Nous sommes ouverts à coopérer économiquement avec la superpuissance mondiale, mais quant au Rwanda, il faut qu’on nous laisse le choix. Nous sommes un État indépendant et souverain, de choisir avec qui nous voulons coopérer économiquement. »
Pour Epenge, toute démarche diplomatique ou économique imposée par des puissances extérieures constitue une atteinte directe à l’indépendance de la RDC. Il accuse par ailleurs le gouvernement congolais de céder à des pressions venues de Washington et de Kigali.
Les conditions de Lamuka avant toute signature
La coalition pose plusieurs préalables qu’elle juge incontournables si la RDC veut préserver ses intérêts :
reconnaissance officielle par le Rwanda de la traque des FDLR menée sur le territoire congolais ;
retour des combattants FDLR au Rwanda afin d’ouvrir un dialogue interrwandais ;
organisation d’un dialogue national inclusif en RDC ;
retrait immédiat des troupes rwandaises présentes sur le territoire congolais.
Selon Prince Epenge, apposer la signature congolaise sans répondre à ces exigences reviendrait à entériner une « capitulation ». Il appelle donc les autorités à suspendre le processus et à reprendre les discussions.
Un accord qui continue de diviser
Pendant que Kinshasa défend un texte présenté comme un pas essentiel vers la paix régionale, l’opposition et une partie de la société civile dénoncent un manque de transparence et une précipitation dangereuse.
La signature prévue ce jeudi à Washington devrait ainsi se dérouler dans un climat de tension politique, illustrant la profonde fracture autour de la politique extérieure de la RDC.
Joël Tshim’s







