Le député national Crispin Mbindule, élu de Butembo (Nord-Kivu), a saisi l’Assemblée nationale d’une question orale avec débat adressée au ministre de la Défense, Guy Kabongo, pour exiger des explications sur la recrudescence des violences armées dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Déposée jeudi 16 octobre 2025, cette initiative parlementaire intervient dans un contexte de forte insécurité marquée par la persistance des attaques des ADF-NALU et l’activisme du M23/AFC, appuyé selon Kinshasa par le Rwanda. Originaire d’une province directement touchée par ces violences, Mbindule dénonce une détérioration continue de la situation sécuritaire malgré les opérations militaires en cours.
Le député s’est notamment interrogé sur les résultats de l’opération conjointe Shujaa, menée depuis plusieurs mois par les armées congolaise (FARDC) et ougandaise (UPDF) contre les rebelles ADF en Ituri et au Nord-Kivu. Selon lui, cette offensive n’a pas produit les effets escomptés, alors que les attaques se multiplient. “Les ADF ont déjà fait plus de 100 morts en un mois dans les territoires d’Irumu et de Mambasa”, a-t-il rappelé.
Mbindule estime qu’il est temps de réévaluer la stratégie militaire et de renforcer la coordination des forces engagées sur le terrain. Il a également élargi le débat à d’autres foyers d’instabilité, évoquant la présence du M23/AFC, la situation des Mbororo dans le Haut-Uélé, les tensions du mouvement Mobondo dans le Kwilu, et la résurgence du Katakatanga de Gédéon Kyungu au Tanganyika.
Le parlementaire a par ailleurs insisté sur l’importance du contrôle parlementaire, qu’il considère comme un levier essentiel de transparence et de reddition de comptes.
Il a rappelé que l’absence de ce mécanisme avait contribué à la démission de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe.
Face à la gravité de la situation, Mbindule appelle le ministre de la Défense à prendre personnellement les rênes des opérations sur le terrain, notamment en matière d’équipement, de formation et d’encadrement des FARDC.
Il plaide pour une réponse rapide, concertée et efficace afin de protéger les populations et restaurer l’autorité de l’État dans les zones en conflit.
Jamely Timothée Kayembe







