RDC : l’ONU alerte sur l’écart croissant entre résolutions et réalités sur le terrain

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Devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, la Représentante spéciale du Secrétaire général en République démocratique du Congo (RDC), Bintou Keita, a dressé un constat alarmant sur la situation dans l’est du pays. Malgré les résolutions adoptées et les efforts diplomatiques, les violences armées et la crise humanitaire s’aggravent, mettant en péril des millions de vies civiles.

Depuis juin, la Mission de l’ONU en RDC (MONUSCO) a recensé plus de 1 000 civils tués dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. Les attaques des Forces démocratiques alliées (ADF), affiliées à l’État islamique, ont fait à elles seules 300 victimes en trois mois, visant notamment des lieux de culte et des cérémonies funéraires. D’autres groupes armés, dont le M23, la CODECO et l’AFC, continuent de semer la terreur, aggravant un climat déjà délétère.

Adoptée en février 2025, la résolution 2773 du Conseil de sécurité exigeait un cessez-le-feu immédiat et le retrait du M23 des villes de Goma et Bukavu. Huit mois plus tard, Mme Keita déplore que « les dispositions clés demeurent lettre morte », dénonçant la logique de conquête territoriale du mouvement rebelle et l’affaiblissement des institutions locales.

La diplomate a également alerté sur la dégradation des conditions de vie. Plus de 27 millions de Congolais se trouvent en situation d’insécurité alimentaire, dont près de 6 millions dans les zones les plus affectées par les conflits. Le financement du plan humanitaire chute drastiquement, passant de 41 % en 2024 à seulement 15 % en 2025. À cela s’ajoute l’apparition d’une nouvelle épidémie d’Ebola dans la région du Kasaï, qui vient aggraver une situation déjà critique.

Face à ces défis, Mme Keita a exhorté les membres du Conseil de sécurité et les partenaires régionaux à transformer leurs engagements en mesures concrètes. « Fermer ces écarts n’est pas une option. C’est la seule manière de protéger des vies et de donner une chance à la paix en RDC », a-t-elle déclaré.

Justin PM

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