Dans un rapport publié le vendredi 5 septembre, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) met en lumière la gravité et l’ampleur des violations commises depuis janvier 2025 dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Ces actes, attribués à l’ensemble des parties au conflit, pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
Selon le document, de graves violations des droits humains ont été perpétrées depuis la fin de l’année 2024 par le M23, soutenu par les Forces de défense rwandaises (FDR), mais aussi par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et par des groupes armés qui leur sont affiliés.
« Les conclusions soulignent la gravité et le caractère généralisé des violations et des exactions commises par toutes les parties au conflit, y compris des actes pouvant constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité », note le rapport, qui dénonce notamment l’incapacité des belligérants à protéger les civils lors des hostilités. Il cite en particulier la prise de Goma par le M23 et les FDR fin janvier, ainsi que des attaques contre des écoles et des hôpitaux.
Le rapport précise que le M23, bénéficiant d’un entraînement, d’un appui matériel, de renseignements et d’un soutien opérationnel des FDR, a pris le contrôle de plusieurs localités stratégiques au Nord et au Sud-Kivu.
« Le groupe a mené une campagne d’intimidation et de répression violente, marquée par des exécutions sommaires, des actes de torture, des détentions arbitraires, des disparitions forcées et du recrutement forcé. Toute personne perçue comme opposante au M23, considérée comme une menace à son ordre et à sa sécurité, ou jugée apte à combattre ou à servir le mouvement, en a été la cible », souligne encore le rapport.
Le document engage également la responsabilité de l’État congolais, estimant que la RDC est comptable non seulement des violations commises par ses propres forces armées, mais aussi de celles perpétrées par des groupes armés agissant sous sa direction ou son contrôle.
Enfin, le HCDH exprime son inquiétude face au manque d’attention accordée à la justice et au soutien aux victimes dans l’accord de paix signé le 27 juin dernier entre la RDC et le Rwanda.
Josué Lelo