L’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a lancé, jeudi 4 septembre 2025, une alerte urgente face à la recrudescence des violences contre les civils dans la province de l’Ituri, au nord-est de la République démocratique du Congo. Depuis plusieurs semaines, des groupes armés multiplient les attaques dans les territoires de Djugu, Irumu et Mambasa, plongeant la population dans une détresse extrême.
Les témoignages recueillis par MSF font état de massacres ciblés, de villages incendiés et de familles décimées. À Djangi, neuf personnes ont été tuées en une seule nuit. À Komanda, une attaque contre une église a fait plus de quarante morts, dont des enfants. Ces actes de violence, d’une brutalité inouïe, se déroulent dans un silence international préoccupant.
La clinique Salama à Bunia, soutenue par MSF, est submergée. Depuis janvier, plus de 250 blessés graves ont été pris en charge, avec une nette intensification entre juillet et août. Faute de place, des tentes ont été installées pour accueillir les patients, mais l’insécurité empêche de nombreux blessés d’accéder aux soins. Les routes sont bloquées, les ambulances ciblées, et les équipes médicales travaillent dans des conditions périlleuses.
Au-delà des soins d’urgence, les besoins humanitaires explosent. Des milliers de personnes déplacées vivent sans eau potable, sans nourriture, sans médicaments et sans soutien psychologique. Les camps improvisés autour de Bunia et Komanda sont saturés, et l’aide humanitaire peine à atteindre les zones les plus touchées.
« Ce qui se passe en Ituri est une tragédie silencieuse. Les civils sont piégés entre des groupes armés et un abandon total. Nous devons agir maintenant », déclare Asiyat Magomedova, cheffe de mission MSF.
MSF appelle les autorités congolaises, les acteurs régionaux et la communauté internationale à garantir un accès humanitaire sécurisé, à protéger les civils et à mettre fin aux exactions. L’organisation demande également l’ouverture d’enquêtes indépendantes sur les crimes commis et une réponse urgente à cette crise qui menace de s’aggraver.
L’Ituri ne doit pas être oubliée. Le 4 septembre 2025 marque un nouveau tournant dans une crise qui exige une mobilisation immédiate. Chaque jour sans action est une vie perdue dans l’indifférence.
Justin PM