La délégation du Parlement panafricain (PAP), conduite par Timeleon Bakoua, vice-président de la Commission de la coopération internationale et du règlement des conflits, est arrivée à Kinshasa ce lundi 2 décembre. Sa mission vise à recueillir des informations cruciales pour formuler des recommandations concernant la situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). À son arrivée, elle a été accueillie par les représentants du Parlement, Jacques Ndjoli et Alphonse Ngoyi Kasanji.
L’objectif principal de cette mission est de permettre au Parlement congolais et au PAP de formuler des recommandations à l’Union africaine (UA) concernant les défis sécuritaires majeures auxquels la population de l’Est est confrontée.
La délégation a tenu une séance de travail à huis clos avec des parlementaires congolais, dont les députés Garry Sakata et Marie Thérèse Wangoy Mukalay, ainsi que le sénateur Christophe Lutundula.
Suite à cette réunion, la délégation a été reçue par Jean Michel Sama Lukonde, Président de la Chambre haute du Parlement. Lors de cette rencontre, les membres du PAP ont souligné l’importance d’une nouvelle architecture de l’UA, qui vise à faire entendre la voix des peuples africains et à répondre aux drames humanitaires causés par l’agression de la RDC par le Rwanda et le M23
À l’issue de cette rencontre, Timeleon Bakoua, représentant du PAP, a dressé un constat préoccupant de la situation sécuritaire en République démocratique du Congo.
«Nous sommes les membres de la Commission de la coopération des Relations internationales et du Règlement des conflits du PAP, composés des 7 députés et 4 techniciens. Nous savons tous que depuis des décennies la population qui se trouve dans la partie Est de la RDC vit dans des conditions difficiles et de précarité inouïes par manque de paix, l’insécurité permanente, la mobilité de plus de 8 millions des déplacés. Un drame qui se dessine dans la partie Est. Raison pour laquelle le PAP, à travers sa Commission, est venue à Kinshasa, pour avoir toutes les informations nécessaires», a t’il déclaré
Un autre moment fort de la journée a été la rencontre avec la vice-ministre des Affaires étrangères, Gracia Yamba Kazadi. Les discussions ont abordé les questions de paix et de sécurité dans l’Est, ainsi que l’avancement des accords de Nairobi et de Luanda. Bakoua a souligné l’importance du soutien du PAP à ces initiatives.
« Nous venons d’avoir un entretien fructueux avec la vice-ministre des Affaires étrangères, Gracia Yamba Kazadi au cours duquel plusieurs sujets basés sur notre mission ici en RDC, notamment sur les questions de paix et de sécurité dans la partie Est de la RDC, la ministre a pu donner l’avancée de différents accords, dont les processus de Nairobi et de Luanda ont déjà enregistré des avancées. Nous aimerions que ce processus de Luanda soit soutenu par le PAP, qui est une initiative des chefs d’états »
Pour sa part, le professeur Jacques Djoli a déclaré que cette mission représente un succès pour la diplomatie parlementaire, en réponse à une demande du Parlement congolais d’impliquer le PAP dans la crise sécuritaire. Il a insisté sur la nécessité de désigner les agresseurs et de prendre des sanctions contre ceux qui violent la souveraineté nationale, afin de rétablir la paix dans la région..
« c’est un pari gagné pour la diplomatie parlementaire, d’autant plus que c’est le Parlement congolais qui a demandé au PAP de s’impliquer dans la crise sécuritaire dans la partie Est de la RDC. Parce que nous avons l’impression que la situation qui se passe dans l’Est ne bénéficie pas de l’intérêt des pays africains, et nous voulons que cette fois-ci l’agresseur soit désigné et que les sanctions suivent. Si les États peuvent violer les frontières des autres, si la souveraineté nationale n’est pas respectée, le peuple congolais aura des difficultés à comprendre ce phénomène du panafricanisme, et je crois que c’est la réponse de la plénière qui a adopté une résolution créant cette Commission, qui est passée en RDC et va aller également à Goma, et pourra aussi rencontrer les autres voisins, pour une solution diplomatique » a dit Jacques Ndjoli
La délégation du PAP est à Kinshasa après une mission de députés nationaux et de sénateurs congolais réalisée en Afrique du Sud au début du mois. Elle a prévu des discussions avec des acteurs politiques congolais et des membres de la société civile avant de se rendre à Goma.
Caroline kaja
