Au moins 45 présumés criminels ont été présentés par la police ce lundi 18 mars, parmi lesquels quatre femmes et six soldats portant des effets militaires, dont deux armés, mais également quatre sacs de chanvre.

Lors de cette présentation, le maire de Goma a annoncé une lutte sans faille contre tous les criminels, militaires ou civils.

« Nous sommes engagés dans une opération sans relâche pour démanteler tous les malfrats, militaires ou civils. Nous avons confiance en notre justice et renouvelons cette confiance ; les militaires seront déférés devant les juridictions militaires de l’auditorat de garnison et les civils devant le parquet civil » a-t-il déclaré.

Et d’ajouter : « Nous encourageons la population à signaler les inciviques, car les autorités politiques ne peuvent pas savoir qu’un individu reste quelque part s’il n’est pas dénoncé par quelqu’un. Voilà les résultats ».

Pour Raphaël Kahatwa, habitant du quartier Bujovu, ces séries de présentations de criminels ressemblent à une mise en scène, car elles ne parviennent pas à résoudre les problèmes de l’insécurité dans la ville de Goma.

« Je ne vois pas cela comme une réalité, c’est plutôt une mise en scène, car chez nous l’insécurité persiste. Chaque jour, des voleurs nous sont présentés, mais rien ne change dans notre quartier. La preuve en est qu’en cette soirée, on a encore entendu des coups de feu », a-t-il lâché

Et de renchérir : « Je demande simplement aux autorités de prendre leurs responsabilités, car aujourd’hui on nous les présente, et demain on les retrouve dans le quartier. Nous avons souvent peur de les dénoncer, de toutes les façons, pour ne pas subir les retombées».

Il convient de rappeler que ce genre de présentation n’est pas la première réalisée par les autorités urbaines dans une ville où aucune nuit ne se passe sans entendre des coups de feu dans divers quartiers, sans pour autant qu’une amélioration significative soit apportée à cette situation sécuritaire dans la ville.

Ange kahemulo depuis Goma