Plusieurs réactions des acteurs politiques sont enregistrées après la décision du gouvernement de lever le moratoire sur la peine de mort en Republique Démocratique du Congo.
Dans un message relayé ce lundi 18 mars 2024 sur son compte X, l’opposant Franck Diongo, président du parti politique, Mouvement Lumumbiste Progressiste (MLP), pense que cette décision du gouvernement vient consacré un régime autoritaire en RDC.
« La décision gouvernementale de lever le moratoire sur l’exécution de la peine de mort est perçue comme un instrument de terreur utilisé pour changer la constitution et instaurer une dictature. Cette mesure consacre l’établissement d’un régime autoritaire et permet aux dirigeants qui ont accédé au pouvoir par des élections contestées de réprimer toute opinion dissidente, elle témoigne également de l’incapacité et de l’incompétence du régime actuel à s’attaquer efficacement à l’insécurité dans le pays et à trouver des solutions durables » a t- il écrit sur son compte X.
En outre, il estime que la peine de mort servira aussi à étouffer toute opinion contraire à celle du régime de Félix Tshisekedi.
« Dans un pays où le système judiciaire est reconnu comme étant défaillant, où la corruption est endémique et où la démocratie et la liberté d’expression sont bafouées, la levée du moratoire sur la peine de mort risque d’aggraver la situation. Cette mesure ne servira pas seulement à éliminer les opposants politiques, mais aussi à étouffer toute voix discordante, comme en témoignent les événements tragiques de la conjurée de la Pentecôte sous le régime de Mobutu » a t- il renchérit.
Pour cet ancien allié de Moïse Katumbi, aux élections de décembre 2023, afirme que les raisons qui ont poussées à l’établissement du moratoire en 2003 notamment les erreurs judiciaires sont toujours d’actualité.
« De plus, les raisons qui ont conduit à l’instauration du moratoire en 2003, notamment les erreurs judiciaires et les risques de règlements de compte politiques, sont toujours d’actualité. Ainsi, les motifs invoqués par le gouvernement pour justifier la levée du moratoire, tels que la lutte contre la traîtrise au sein de l’armée et la répression du terrorisme et du banditisme urbain, ne tiennent pas la route ».
Par ailleurs, il appelle à l’élaboration d’une politique de défense pour mettre fin à l’insécurité dans la partie Est de la RDC.
« La solution à ces problèmes réside dans l’élaboration d’une politique de défense et de sécurité qui permette à nos forces armées et de sécurité de remplir leurs devoirs fondamentaux, à savoir protéger l’intégrité du territoire et assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. Sans une logistique et une formation adéquate, sans une réforme approfondie de notre système de défense et de sécurité, sans amélioration du pouvoir d’achat de la population et des forces de l’ordre, et sans une gouvernance intègre, il est impossible de remporter la lutte contre les puissances intérieures et extérieures qui alimentent la balkanisation du pays » a t- il conclut.
Sephora Makengo