Selon le rapport du Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL), consulté par AFRIK-INFO.CD, le parlement de la République Démocratique du Congo a engagé des dépenses totalisant 1,1 milliard de dollars, excédant le budget prévu de près de 300 millions de dollars.
Ce rapport rendu public le jeudi 9 mai 2024 à Kinshasa, indique que l’assemblée nationale a consommé 60% de ces fonds, tandis que le Sénat en a utilisé 40%.
De plus, cette étude rapporte l’achat de véhicules pour l’Assemblée nationale pour 90,2 millions de dollars, bien au-delà des 4,5 millions prévus. Seulement 12 bus Coaster et 14 minibus ont été acquis avec cette somme.
Le CREFDL pointe du doigt l’acquisition d’une parcelle à Lingwala pour 4,1 millions de dollars, destiné à la construction de nouveaux bâtiments parlementaires, une transaction entourée de secret. De plus, des crédits de 3,4 millions en 2023 et de 7,6 millions en 2024 ont été alloués pour un centre médical jugé surévalué.
Le Sénat n’est pas en reste avec ces dépassements budgétaires énormes, incluant 82 242 dollars pour l’exécution de dépôt d’archives et 422 millions pour l’acquisition des véhicules, surpassant largement les 3,5 millions prévus. Malgré cela, le Sénat a sollicité un prêt de 8,1 millions de dollars pour des véhicules supplémentaires.
Appels à la transparence et à l’audi
Le personnel politique du parlement congolais est critiqué pour son effectif excessif et des salaires disproportionnés. Ce centre de recherche dénonce également le double paiement des membres des bureaux des deux chambres et des lignes budgétaires ambiguës.
Face à toutes ces irrégularités, le CREFDL recomande au chef de l’État de responsabiliser la Cour des comptes et l’Inspection Générale des Finances à effectuer un audit sur l’utilisation des fonds alloués au Parlement de manière générale, en plu d’exhorter le gouvernement à respecter la Loi des finances pour assurer une gestion transparente.
Signalons que ces données ont été présentés dans le cadre de son rapport de contrôle citoyen sur la gouvernance budgétaire dénommé « Le Biface du parlement : un contrôleur à contrôler »
Horace Codo T.