Le président Félix Tshisekedi a appelé le gouvernement à mettre en place un mécanisme de suivi afin de s’assurer que l’appréciation du franc congolais (FC) face au dollar américain se reflète réellement dans le panier de la ménagère.
Cette instruction a été donnée lors de la 63ᵉ réunion du Conseil des ministres, tenue le vendredi 17 octobre. Depuis plusieurs semaines, la monnaie nationale s’est sensiblement renforcée. Alors qu’en août le taux de change avoisinait 2 850 FC pour un dollar, il se situe désormais entre 1 800 et 2 300 FC, selon les régions.
Pour le chef de l’État, cette évolution positive doit rapidement se traduire par une baisse tangible des prix sur le marché.
« La vérité et la transparence des prix doivent être garanties afin de préserver le pouvoir d’achat des ménages et d’éviter toute dérive spéculative », a insisté Félix Tshisekedi, cité dans le compte rendu de la réunion.
Le président a mis en garde contre les pratiques spéculatives et les ententes illicites de certains opérateurs économiques, estimant qu’elles sapent la confiance du public dans les institutions et compromettent la stabilité du marché. Il a demandé au ministère de l’Économie nationale de renforcer la surveillance des prix et d’assurer une correspondance entre les coûts réels et les prix pratiqués.
Tshisekedi a également recommandé de sanctionner les opérateurs coupables d’abus et d’intensifier la communication économique nationale afin d’informer régulièrement la population sur les prix de référence. Il encourage les citoyens à signaler toute hausse injustifiée des prix.
Le rôle clé de la Banque centrale
Le chef de l’État a par ailleurs exhorté la Banque Centrale du Congo (BCC) à redoubler d’efforts pour consolider la stabilité du marché des changes. Il lui demande de veiller à l’application du taux de change officiel sur tout le territoire et de renforcer ses mécanismes de contrôle et de supervision.
Selon la BCC, cette appréciation du franc congolais est le résultat de plusieurs mesures, notamment :
une intervention directe sur le marché des changes le 18 août avec une cession de 50 millions de dollars ;
l’actualisation du taux de change appliqué à la réserve obligatoire sur les dépôts en devises ;
une meilleure organisation du marché ;
et une gestion améliorée de la liquidité bancaire.
Face à ces résultats, le Comité de Politique Monétaire a décidé d’assouplir la politique monétaire : le taux directeur est passé de 25 % à 17,5 %, et celui sur les facilités de prêt marginal de 30 % à 21,5 %.
Ces mesures, selon les autorités, visent à consolider la stabilité macroéconomique et à renforcer le pouvoir d’achat des Congolais, alors que le gouvernement entend restaurer la confiance dans la monnaie nationale.
Joël Tshim’s