La démission de Vital Kamerhe de la présidence de l’Assemblée nationale continue de susciter des réactions. L’ONG La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) a salué, mercredi 24 septembre, le geste de l’ancien président de la chambre basse, tout en exhortant les députés à recentrer leur action sur les priorités de la population congolaise.
Dans un communiqué, la VSV met en avant le « sens de responsabilité » de Vital Kamerhe, qui a présenté ses excuses à ses collègues avant d’annoncer son départ. Pour l’organisation, ce choix traduit une volonté d’apaisement et un respect des institutions.
« Après cette démission, il est temps que les députés fassent de l’intérêt supérieur de la nation leur boussole », insiste la VSV, appelant les élus à rompre avec la défense de privilèges personnels au détriment du peuple.
L’ONG attire particulièrement l’attention sur la situation dramatique de l’Est du pays, marqué par des violences récurrentes. Elle dénonce des violations graves des droits humains, notamment des massacres, des déplacements forcés, des arrestations arbitraires et des incendies de maisons.
« Il est paradoxal, voire aberrant, de prétendre représenter le peuple sans œuvrer à l’amélioration de ses conditions de vie », déplore la VSV, critiquant au passage la quête récurrente des députés pour l’augmentation de leurs émoluments.
La démission de Vital Kamerhe intervient après le dépôt d’une pétition signée par plus de 250 députés nationaux. Cette fronde parlementaire a précipité son retrait, rappelant l’épisode de 2009 où il avait déjà quitté la présidence de l’Assemblée dans un contexte similaire.
Dans la foulée, Dominique Munongo, rapporteur adjoint également visé par une pétition, a remis sa démission. Ces départs reflètent un climat politique tendu au sein de la chambre basse, où la légitimité des dirigeants était de plus en plus contestée.
Pour la VSV, cette double démission ouvre une séquence décisive pour le Parlement. Les députés sont désormais appelés à rétablir la confiance d’une population qui, selon l’ONG, attend des réformes concrètes et des réponses aux crises plutôt que des querelles internes.
Joël Tshim’s