Derrière les paillettes, il y a parfois des pièges.
Le monde du glamour congolais est en émoi. Une couronne est tombée, mais ce n’est pas celle d’un royaume. C’est celle de Miss Universe RDC, arrachée à Déborah Djema, jeune femme élue par le peuple, adulée sur les réseaux, et désormais jetée comme une robe trop froissée après une soirée trop longue.
Officiellement, elle aurait été déchue pour “manque de sérieux et d’engagement”. Officieusement, les murmures se font plus sombres. On parle de propositions indécentes, de pressions en coulisses, et d’un concours qui aurait glissé du tapis rouge au tapis de chambre.
Beauté, charisme… et casting de canapé ?
L’organisation Miss Universe RDC, censée incarner l’élégance nationale, semble avoir confondu “représenter son pays” avec “se rendre disponible”. Selon certaines sources proches du dossier (et du scandale), la couronne ne se gagnerait pas uniquement par le sourire et l’éloquence, mais aussi par une souplesse morale que Déborah aurait refusé d’adopter.
Des contrats flous, des invitations nocturnes, des silences pesants. On ne parle plus ici de défilé, mais de dérapage. Et quand la candidate refuse de jouer le rôle imposé, elle devient soudain “non conforme”.
Tu veux représenter ton pays ? Commence par représenter mon canapé.”
Ce n’est pas une citation officielle, bien sûr. Mais c’est le genre de phrase qu’on imagine dans les coulisses, là où les projecteurs ne brillent plus et où les valeurs s’éteignent. Déborah, dans son communiqué, ne cite personne. Elle ne crie pas au scandale. Elle parle de retrait volontaire, de négociations contractuelles, de respect. Mais entre les lignes, le malaise est palpable.
Et si elle ne dit pas tout, c’est peut-être parce qu’elle sait que dans ce monde-là, parler trop fort peut coûter plus qu’une couronne.
À toutes les jeunes filles : fuyez les concours où le jury a les mains baladeuses.
Le monde est déjà assez pourri sans qu’on y ajoute des podiums transformés en pièges. Avant de s’inscrire à un concours, il faut lire les petits caractères, poser les bonnes questions, et surtout, garder sa dignité comme on garde sa couronne : bien vissée sur la tête.
Car derrière les sourires figés et les discours sur “l’excellence féminine”, il y a parfois des hommes en costume qui confondent mentorat et prédation.
Et pendant ce temps, le peuple regarde…
Le peuple avait choisi Déborah. Et c’est le peuple qui regarde aujourd’hui, choqué, amusé, ou simplement fatigué de voir que même les concours censés célébrer la beauté finissent par révéler la laideur des coulisses.
On voulait une Miss Universe. On a eu un épisode de téléréalité malsaine. Et pendant que les organisateurs se dédouanent, que les communiqués s’enchaînent, que les versions s’opposent, une chose reste certaine : quelque chose ne tourne pas rond dans le royaume des paillettes.
Miss Univers ? Non. Miss Survivante.
Déborah n’a peut-être plus la couronne, mais elle a gardé sa voix. Et dans ce monde de faux-semblants, c’est peut-être la chose la plus précieuse. Elle appelle à l’unité, au respect, à la dignité. Elle soutient ceux qui l’ont soutenue. Et surtout, elle rappelle que la beauté ne doit jamais être une monnaie d’échange.
Alors à toutes les jeunes femmes tentées par les concours de beauté : soyez belles, soyez brillantes, mais surtout, soyez lucides. Car parfois, derrière les flashs, il y a des pièges. Et derrière les couronnes, des chaînes.
Gilbert MULUMBA, chroniqueur en talons plats mais regard affûté