Le député national Moïse Nyarugabo dénonce ce qu’il qualifie de tentative en cours de l’armée burundaise visant à exterminer les populations tutsis Banyamulenge.
Lors d’une conférence de presse tenue le mardi 2 septembre à Goma (Nord-Kivu), l’élu national a affirmé que plus de 10 000 militaires burundais auraient été déployés avec pour cible les Banyamulenge, par crainte d’un débordement des affrontements vers Bujumbura.
« L’armée burundaise déploie plus de 10 000 hommes pour exterminer les Tutsis Banyamulenge. Par peur que les affrontements n’atteignent Bujumbura, le président burundais Évariste Ndayishimiye chercherait à éloigner la menace en ciblant criminellement cette communauté », a-t-il dénoncé.
Selon lui, depuis plusieurs mois, les Banyamulenge font face à un acharnement meurtrier dans la zone de Minembwe et sur l’ensemble des Hauts-Plateaux. Il décrit une violence d’une intensité particulière, allant au-delà de la simple volonté de tuer pour s’apparenter à une véritable tentative d’extermination.
« Depuis 2017, les Hauts-Plateaux subissent une guerre menée par des milices ethniques (Babembe, Bafulero et Banyindu), coalisées avec les FDLR, et cela avec la complicité de certains éléments des FARDC. Des milliers de personnes ont été tuées, plus de 400 villages rasés, un demi-million de vaches razziées et 80 % de la population Banyamulenge contrainte à l’exil dans des camps de réfugiés ou de déplacés », a-t-il rappelé.
Le député accuse également le régime du président Félix Tshisekedi et une partie des FARDC d’avoir, par la suite, retourné leurs armes contre cette communauté sous prétexte de combattre le mouvement d’autodéfense Twirwaneho, né pour résister aux attaques à caractère génocidaire.
Moïse Nyarugabo s’indigne enfin du fait que, malgré l’annonce d’un cessez-le-feu, des drones continuent de bombarder villages et agglomérations densément peuplés, causant de nombreuses victimes civiles.
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