Le Nord-Kivu, une province de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), est le théâtre d’une crise humanitaire sans précédent. Les femmes, en particulier, portent le lourd fardeau des conflits armés, des déplacements massifs, et d’une pauvreté structurelle exacerbée par une instabilité chronique.
Une réalité alarmante
Selon un rapport récent de l’Organisation des Nations unies (ONU), près de 60 % des femmes vivant dans les zones rurales du Nord-Kivu sont touchées par l’insécurité alimentaire. Ce chiffre illustre l’impact direct des conflits sur les moyens de subsistance des communautés locales, où l’agriculture, principale source de revenus, est souvent compromise par les affrontements.
En outre, les violences sexuelles restent une arme de guerre utilisée par les groupes armés dans la région. D’après les statistiques de l’ONG Human Rights Watch, des milliers de femmes et de jeunes filles sont victimes de viols chaque année. Ces agressions entraînent des traumatismes physiques et psychologiques durables, plongeant les survivantes dans une spirale de marginalisation et de stigmatisation.
Témoignages poignants
Marie, 28 ans, mère de trois enfants et réfugiée à Goma, raconte : « Mon mari a été tué par un groupe armé. J’ai dû fuir avec mes enfants, laissant tout derrière moi. Aujourd’hui, nous vivons dans un camp, sans nourriture suffisante ni accès aux soins. »
Comme elle, des milliers de femmes déplacées se retrouvent dans des camps insalubres où elles doivent lutter quotidiennement pour leur survie et celle de leurs enfants.
Un accès limité aux services essentiels
L’accès aux soins de santé reste une priorité urgente. Le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) signale que plus de 70 % des accouchements dans les zones reculées du Nord-Kivu se font sans assistance médicale. Cela expose les mères et les nouveau-nés à des risques accrus de mortalité.
Par ailleurs, les filles sont souvent contraintes d’abandonner l’école pour aider leur famille ou à cause de mariages précoces imposés par des conditions économiques désastreuses. D’après l’UNICEF, seulement 40 % des filles de la province terminent l’école primaire.
Des efforts encore insuffisants
Malgré l’intervention d’organisations humanitaires telles que Médecins Sans Frontières et Caritas Congo, les besoins restent immenses. La communauté internationale est appelée à intensifier son soutien financier et logistique pour répondre à cette crise prolongée.
Une lueur d’espoir ?
Des initiatives locales portées par des femmes émergent pour transformer leur réalité. Des coopératives agricoles féminines, soutenues par des ONG, offrent une opportunité de subsistance et de résilience face à l’adversité. Ces actions montrent que, malgré les épreuves, les femmes du Nord-Kivu ne baissent pas les bras.
En conclusion, la misère des femmes du Nord-Kivu est le reflet d’une crise complexe qui appelle à une réponse urgente, coordonnée et durable. La voix de ces femmes doit être entendue, et leur dignité rétablie, car elles sont au cœur de la reconstruction de leur communauté et de leur pays.
Justin Mupanya, depuis Beni