Le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) a fermement rejeté les accusations de l’Union européenne (UE) concernant une prétendue déforestation massive liée à la production de café et de cacao. Lors d’un briefing de presse le 30 décembre 2024, les ministres Julien Paluku Kahongya (Commerce extérieur) et Patrick Muyaya (Communication) ont affirmé que les productions congolaises proviennent exclusivement de terres arables.
Le ministre Julien Paluku a souligné la distinction entre terres arables et couverts forestiers. La RDC possède 80 millions d’hectares de terres arables, séparés des 155 millions d’hectares de forêts tropicales. Il a précisé que la déforestation en RDC est minime, atteignant seulement 0,03 % par an.
« La République Démocratique du Congo a 155 millions d’hectares de forêt, mais à côté de ces forêts, nous avons 80 millions d’hectares de terres arables. C’est différent. Lorsque nous cultivons sur les 80 millions d’hectares arables, nous ne violons pas le principe de déforestation, car nous n’avons pas touché aux 155 millions d’hectares. La confusion réside dans le fait de ne pas savoir différencier quand la RDC touche aux forêts et quand elle touche à ses terres arables. Une terre arable est cultivable, et la ministre de l’Environnement a déclaré que le niveau de déforestation de la RDC est de 0,03 % par an » a-t-il déclaré.
« En 100 ans, nous n’atteindrons que 4,5 % de déforestation », a-t-il poursuivi, remettant en question la logique des sanctions de l’UE.
Le ministre Paluku a également évoqué le rôle positif des cultures de cacao et de café sur l’environnement. Ces cultures, selon lui, contribuent à la photosynthèse et à la lutte contre le changement climatique. Il a appelé l’UE à reconnaître les efforts de la RDC dans la protection de son environnement et à lui accorder des crédits carbone pour ses contributions à la réduction des émissions de CO2.
La situation est d’autant plus préoccupante pour la Fédération des entreprises du Congo (FEC), qui alerte sur l’exclusion de ces produits du marché européen. Les opérateurs économiques de la province du Nord-Kivu ont exprimé leur surprise face au retrait de la certification « Fairtrade » et « Bio », deux labels essentiels pour accéder au marché européen.
Les autorités congolaises appellent à une clarification des intentions de l’UE, tout en réaffirmant leur engagement envers une agriculture durable. Le gouvernement espère que les discussions permettront de rétablir l’accès de ses produits sur le marché international, soutenant ainsi l’économie locale tout en préservant l’environnement.
Caroline kaja