Le chef de l’État congolais Félix Tshisekedi est arrivé ce mercredi à Lobito, situé à quelques kilomètres au sud de la capitale Luanda pour participer au sommet international sur le corridor de Lobito.
La RDC étant pays stratégique de ce couloir va devoir participer à ces discussions pour essayer de tirer le drap de son côté.
Il faut noter la présence très remarquable du président sortant des États Unis qui a fait le déplacement de l’Amérique jusqu’en Angola pour soutenir personnellement ce vaste projet.
Ce projet vise à désengorger les voies de transports de marchandises, minerais et autres produits entre les trois pays, RDC, Angola, Zambie en réduisant les coûts de transport, logistique et aussi la durée d’attente qui passe des semaines à quelques jours.
Ce couloir relie les provinces minières du Tanganyika, du Haut-Lomami, de Lualaba et du Haut-Katanga.
La RDC renferme plus des deux tiers des ressources exploitées de cobalt dans le monde. Un minerai qui entre dans la composition des piles au lithium.
Au Congo on critique la participation de Tshisekedi dans ce sommet l’activiste Emmanuel Mabunguta a appelé à une gouvernance responsable qui selon lui devrait anticiper pour la construction du port en eau profonde de Banana pour bénéficier pleinement de cet investissement.
« Tant que nous ne mettrons pas du sérieux dans notre gouvernance, nous n’aurons que nos yeux pour pleurer. Cette réalité amère se manifeste de manière particulièrement aiguë dans le contexte géopolitique actuel, où les enjeux économiques et stratégiques prennent une ampleur sans précédent. Prenons l’exemple du déplacement récent de Joe Biden en Angola. Ce choix stratégique n’est pas anodin : la distance qui sépare les riches minerais du Katanga de l’océan Atlantique via le port de Lobito est nettement moins longue, ne nécessitant que quatorze jours, comparé aux quarante-quatre jours requis pour atteindre nos ports de Boma et Matadi. Cette situation met en lumière une opportunité manquée pour notre pays. » a déclaré Emmanuel Mabunguta chercheur en droit des ressources naturelles.
Et de poursuivre que :
« nous aurions dû anticiper et construire le port en eaux profondes de Banana, un projet qui aurait pu transformer notre position sur l’échiquier international. Un tel port aurait permis d’accueillir des navires de grande taille, renforçant ainsi notre capacité à exporter nos ressources naturelles. Malheureusement, la complexité de la procédure de montage financier avec des partenaires chinois a suscité des réticences du côté américain, dans un contexte où chaque nation cherche à sécuriser son approvisionnement en minerais stratégiques. »
Lionel KIBULUKU