Au moins quatre-vingt (80) citoyens ont été abattus par les combattants ougandais des Forces Démocratiques et Alliées (ADF) au courant du mois de Janvier 2024, dans certains villages du territoire de Beni en province du Nord-Kivu. Ce bilan macabre a été dressé dans une déclaration rendue publique Dimanche 04 Février dernier, par les sociétés civiles forces vives des communes de Oïcha et de Mangina et du secteur de Beni-Mbau.
Outre des morts, ces structures citoyennes parlent également des plusieurs personnes disparues et des dégâts matériels enregistrés lors des différentes attaques menées dans des villages par ces ADF.
« Après analyse, nous avons comptabilisé 23 attaques des présumés ADF dans le territoire de Beni au mois de Janvier qui ont coûté la vie à plus de 80 personnes sans compter des disparus, dans les villages PK25, PK39, route Mbau-Kamango, Mangazi vers Mamove, Beu-Manyama, Eringeti, Kokola, Baeti, Ngandula, Kazaroho, Miliese, Samboko, Chani-Chani, Mavivi, Mutwanga, commune de Mangine et en chefferie de Bashu », dénombre ses structures.
Tout en dénonçant la circulation libre des terroristes ADF dans différents villages et la non-prise en compte des alertes données par la population aux services de sécurité, ces organisations civiles ont décidé de décréter une journée de deuil et cessation des activités tant scolaires que socio-economiques sur l’ensemble du territoire de Beni le Jeudi 08 Février, en mémoire des illustres disparus victimes des atrocités des combattants ADF.
Dans leur déclaration, les structures de la société civile de Oïcha, Mangina et du secteur de Beni-Mbau ont adressé certaines recommandations au gouvernement central, à la hiérarchie militaire et à la population.
« Au gouvernement central d’évaluer objectivement et bilatéralement avec la population l’efficacité des opérations Sokola1. À l’état-major de consulter la base pour palper du doigt la réalité des opérations Sokola1. Au commandant de secteur opérationnel Sokola1 d’organiser les descentes et consultations populaires des entités précitées, mais aussi fixer la population par rapport à la chaîne d’alerte et des responsabilités. Au commandant des axes de jouer à l’offensive, de contrôler les espaces lacunaires qui favoriseraient les passages des égorgeurs, de prendre en compte des alertes de la population et de consolider le mariage civilo-militaire. À la coordination des opérations conjointes FARDC-UPDF de matérialiser ses opérations dans les entités de Mangina, Beni-Mbau et Oicha. À la population de continuer à alerter et de ne pas collaborer en aucun jour avec l’ennemi », poursuivent ces structures citoyennes.
Soulignons que jusqu’à la rédaction de cet article, les Forces Armées de République Démocratique du Congo (FARDC) n’ont pas encore réagi à ce communiqué de groupes de la société civile.
Pour rappel, c’est depuis Octobre 2014 que les combattants ougandais de l’ADF commettent plusieurs exactions dans la région de Beni.
Justin Mupanya depuis Beni