Dénis Mukwege, Prix Nobel de la paix, a exprimé son opposition au projet de révision constitutionnelle proposé par le président Félix Tshisekedi et l’UDPS. Dans un message sur son compte X officiel, il a dénoncé l’interpellation brutale de Delly Sesanga, un opposant qui manifestait pour s’opposer à cette initiative.

« Profondément choqué par l’interpellation brutale de DELLY SESENGA à l’occasion d’une manifestation contre le changement de notre Constitution. Nous lui exprimons toute notre solidarité, » a déclaré Mukwege, lui-même candidat malheureux à la présidentielle de 2023.

Dénis Mukwege a également souligné la nécessité de respecter la Constitution actuelle pour contrecarrer les intentions du régime, qui justifie la révision par des prétendus blocages dans le fonctionnement des institutions.

« Les Congolais ont soif de liberté, de démocratie et de paix et n’accepteront pas un nouveau déni démocratique et des droits humains alors que le peuple survit dans la misère et que la Nation fait face à une menace existentielle. Ne touchez pas à notre Constitution », a-t-il martelé.

Il rappelle que la Constitution de 2006, issue d’un référendum populaire, est le fondement de la démocratie en RDC, qui est aujourd’hui menacée par un régime autoritaire.

La classe politique congolaise est divisée sur cette question. Félix Tshisekedi a récemment déclaré à Kisangani que « notre constitution n’est pas bonne » et qu’il faut une Constitution adaptée aux réalités congolaises. Cette position inquiète les opposants et la société civile, qui craignent que cela ouvre la voie à une modification des dispositions sur la limitation des mandats présidentiels, permettant ainsi à Tshisekedi de briguer un nouveau mandat après 2028.

Lionel KIBULUKU