Dans une publication datée du 12 novembre dans la revue scientifique Congo Challenge, l’ancien Premier ministre de la République Démocratique du Congo, Augustin Matata Ponyo, dénonce la complaisance des institutions de Bretton Woods, en particulier le Fonds monétaire international (FMI), face à la gestion désastreuse des fonds alloués à son pays.
Matata Ponyo critique sévèrement le FMI, affirmant que l’institution continue de prélever des fonds pour la RDC malgré la dilapidation des ressources. Il compare le FMI à un « faux médecin » qui observe un patient en détresse sans intervenir de manière significative.
« Le FMI est un faux médecin qui accompagne le malade qui ne prend pas ses médicaments… Il continue à débourser des milliards de dollars, dont une partie est malheureusement détournée, » a-t-il déclaré.
Il rappelle qu’en 2010, alors qu’il était ministre des Finances, le FMI avait refusé de valider un programme avec la Gécamines en raison du manque de transparence. Aujourd’hui, il constate que les critères ne sont pas respectés à une échelle alarmante, mais l’institution persiste à financer la RDC.
Appel à l’audit
Matata Ponyo mentionne qu’un groupe de personnalités congolaises a écrit au FMI pour demander un audit, afin de vérifier les détournements massifs. Selon lui, l’absence de réponse de l’institution montre une complicité implicite.
« Le peuple est conscient que le FMI est complaisant et qu’il accompagne les autorités congolaises dans les détournements de fonds publics, » a-t-il ajouté.
Responsabilité des autorités congolaises
Bien qu’il critique le FMI, Matata Ponyo souligne également la responsabilité des autorités de la RDC dans cette situation. Pour lui, la lutte contre la corruption est essentielle pour sortir le pays de la crise et relancer le développement.
Cette analyse du cadre macroéconomique de la RDC, couvrant la période de 2019 à 2024, est le fruit des recherches conjointes entre Matata Ponyo et le professeur Paul Tsasa.
Joël Tshim’s