Le drame du naufrage survenu jeudi dernier dans les eaux du lac Kivu continue de susciter l’émotion et de soulever des interrogations sur la sécurité des transports dans la région.
Alors que plusieurs corps de passagers restent toujours introuvables sous les eaux, les autorités congolaises poursuivent leurs efforts pour établir les responsabilités et faire toute la lumière sur cette tragédie.
Le parquet général de Goma a procédé, lundi, à l’arrestation du chef de division des transports et voies de communication, ainsi que du responsable local de la Direction Générale des Migrations (DGM), tous deux en poste à Minova, ville du Sud-Kivu. C’est depuis cette localité que le bateau avait pris le départ pour Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, avant de sombrer dans des circonstances encore floues. Selon des sources officielles, ces arrestations font suite aux directives du gouvernement central.
Les interpellations ont été décidées lors d’une réunion de crise tenue le dimanche 6 octobre à Goma, présidée par le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemin Shabani. Cette réunion a réuni plusieurs hauts responsables et visait non seulement à discuter des premières conclusions de l’enquête en cours, mais aussi à envisager des mesures strictes pour améliorer la sécurité des transports lacustres dans cette région, fréquemment utilisée pour les déplacements entre le Sud et le Nord-Kivu.
Parmi les mesures envisagées figurent une révision des normes de sécurité maritime pour les bateaux transportant des passagers, ainsi qu’un contrôle plus rigoureux des conditions d’exploitation des embarcations sur le lac Kivu.
Selon les autorités provinciales du Nord-Kivu, le bilan actuel fait état de
34 corps repêchés à ce jour et de 80 personnes secourues Toutefois, plusieurs dizaines de passagers sont encore portés disparus, laissant de nombreuses familles dans l’angoisse et l’attente.
Les opérations de recherche, qui se poursuivent, sont entravées par la profondeur du lac et le manque de moyens techniques adaptés pour les interventions sous-marines.
Ce naufrage vient s’ajouter à une longue liste d’accidents survenus ces dernières années sur le lac Kivu, mettant en exergue la vétusté de nombreuses embarcations, le non-respect des normes de sécurité, et parfois le surchargement des bateaux. Des voix s’élèvent pour exiger que des actions concrètes soient menées afin de prévenir de tels drames à l’avenir.
L’enquête, dirigée par les autorités judiciaires de Goma, vise à déterminer les causes exactes de ce naufrage et à établir les responsabilités des différents acteurs impliqués dans la gestion et le contrôle du bateau.
Selon les premières pistes, tout semblent indiquer des défaillances dans la sécurité à bord et un possible dépassement du nombre maximal de passagers autorisés.
Face à cette tragédie, les autorités congolaises sont sous pression pour trouver des réponses rapides et prendre des mesures drastiques afin d’éviter que de tels drames ne se reproduisent. Pendant ce temps, les familles des disparus continuent de scruter désespérément le lac, espérant encore un miracle.
Caleb Makedika