REGIDESO : “L’État nous doit près de 435 millions de dollars”, alerte le directeur général David Tshilumba

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Reçu ce lundi au plateau de la radio Top Congo FM, le directeur général de la REGIDESO, David Tshilumba Mutombo, a dressé un tableau sombre de la situation financière de l’entreprise publique chargée de la distribution d’eau potable.

Selon lui, l’État congolais cumule près de 990 milliards de francs congolais de dettes envers la REGIDESO, soit environ 435 millions de dollars.

Cette ardoise résulte essentiellement des factures impayées des institutions publiques, des administrations ainsi que de plusieurs projets pilotés par l’État. Une situation qui, selon Tshilumba, asphyxie les capacités opérationnelles et d’investissement de la société.

Face à ces retards de paiement, la REGIDESO envisage d’appliquer à son tour des intérêts de retard, rappelant qu’elle-même subit régulièrement des pénalités fiscales. Après déduction des créances de la Direction générale des impôts (DGI), le solde net dû par l’État reste supérieur à 628 milliards de francs congolais.

« Si la DGI nous impose des pénalités, pourquoi ne pas en faire autant avec l’État qui tarde à s’acquitter de ses obligations ? », s’est interrogé le DG devant les élus.

Malgré ces contraintes, Tshilumba affirme avoir assaini la situation bancaire de la REGIDESO, indiquant que l’entreprise a remboursé l’ensemble de ses dettes auprès des banques locales et qu’elle fonctionne désormais sans emprunt.

Mais la dette de l’État demeure un frein majeur à la bonne marche de la société. Le DG plaide ainsi pour un mécanisme de compensation croisée, permettant de neutraliser les dettes fiscales et sociales de la REGIDESO en tenant compte des montants que lui doit l’État.

Il a également alerté les parlementaires sur deux érosions sévères qui menacent les infrastructures d’alimentation en eau de Kinshasa, dont une sur la route de Kimwenza ayant conduit à l’arrêt de l’usine de Lukaya.

Face à ces défis, la REGIDESO appelle à la mise en place urgente d’un plan d’apurement de la dette publique, sans lequel il sera difficile d’assurer la maintenance, l’extension du réseau et l’amélioration du service.

Un message clair adressé au gouvernement, alors que le secteur de l’eau demeure plus que jamais essentiel pour la population.

 

Josue Lelo

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