Les premières pluies de la saison à Kinshasa ravivent les inquiétudes face à la vulnérabilité persistante de la capitale congolaise. Après les fortes précipitations de la nuit de mardi à mercredi, plusieurs quartiers ont été durement touchés, causant des inondations et des pertes humaines.
À Limete, Kinseso, Masina et Kimbanseke, de nombreuses avenues ont été submergées. Dans le quartier Maviokele, à Kimbanseke, des habitations ont été envahies par les eaux, tandis qu’à Mokali, un mur effondré a provoqué la mort de deux enfants. Les dégâts matériels sont importants et plusieurs familles se retrouvent, une fois de plus, sans abri.
Une situation récurrente et prévisible
Ces scènes rappellent les inondations d’avril dernier, qui avaient paralysé la capitale pendant plusieurs jours. Des milliers de Kinois s’étaient alors retrouvés piégés sur les toits de leurs maisons, sans électricité, ni eau potable, ni assistance. Malgré ces épisodes dramatiques, la plupart des sinistrés ont regagné leurs habitations, souvent construites dans des zones inondables, faute d’alternative.
Lamuka interpelle les autorités
Face à cette nouvelle alerte, la coalition Lamuka et l’ADD Congo appellent les autorités à prendre des mesures urgentes.
« Gouverner, c’est prévoir. Gouverner, c’est anticiper », a déclaré Prince Épenge, porte-parole de Lamuka et président de l’ADD Congo. Selon lui, le gouvernement provincial n’a pas mis en place les dispositifs nécessaires pour prévenir de nouveaux drames.
« Le régime Tshisekedi n’a pas construit de digues ni procédé à l’évacuation des caniveaux pour limiter les dégâts », a-t-il déploré.
Une capitale sous pression
À chaque saison des pluies, Kinshasa, mégapole de près de 20 millions d’habitants, paie le prix d’un urbanisme non maîtrisé et d’un système de drainage insuffisant. Les appels à la planification et à la prévention se multiplient, sans que des actions durables ne soient mises en œuvre.
« Kinshasa est devenue une ville-piscine », ironise Prince Épenge, évoquant même des inondations au Palais du peuple, siège du Parlement.
En attendant des réponses concrètes, les habitants des quartiers les plus exposés craignent de revivre les tragédies d’avril dernier, au rythme des pluies qui s’annoncent de plus en plus intenses.
Joël Tshim’s







