Le Président angolais João Lourenço, médiateur attitré pour la région des Grands Lacs, a répondu aux récentes initiatives du président congolais Félix Tshisekedi, en particulier à sa démarche diplomatique au Rwanda. Interrogé la semaine dernière à Bruxelles par son homologue congolais, le chef de l’État angolais a exposé une position claire et sans ambiguïté.

Pour rétablir une paix durable en République démocratique du Congo, João Lourenço estime trois conditions incontournables : le retrait complet des troupes rwandaises (RDF) actuellement aux côtés du M23 dans l’Est du pays, le désarmement et la neutralisation des FDLR, un groupe armé d’origine rwandaise longtemps toléré par Kinshasa, et l’ouverture d’un dialogue intercongolais franc et inclusif, impliquant toutes les forces politiques et sociales, y compris les voix critiques du pouvoir.

Cette approche est désormais soutenue par plusieurs partenaires internationaux, dont les États-Unis, la Belgique et l’Union africaine, et apparaît comme la voie privilégiée par la communauté internationale pour sortir de la crise.

De son côté, Félix Tshisekedi continue de rejeter cette option, craignant qu’elle ne légitime le M23 et ne fragilise les institutions issues des élections de 2023. Mais face à un isolement diplomatique croissant, la question se pose : combien de temps le président congolais pourra-t-il résister à la pression régionale et internationale ?

Josué Lelo