Le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, a profité de la rentrée judiciaire 2025-2026, ce mercredi au Palais du Peuple, pour tirer la sonnette d’alarme sur une faille majeure du droit congolais : l’absence d’une infraction spécifique d’enrichissement illicite.
Devant un parterre d’autorités judiciaires, le haut magistrat a dénoncé une situation qui, selon lui, freine sérieusement la lutte contre la corruption. « L’intérêt de la répression de l’enrichissement illicite réside dans la gravité des faits commis », a-t-il déclaré, appelant à une réforme urgente du cadre légal.
Dans sa mercuriale, Firmin Mvonde a décrit l’enrichissement illicite comme « un accroissement injustifié du patrimoine d’un agent public par rapport à ses revenus légaux », le qualifiant de symptôme visible d’une corruption profondément enracinée dans les institutions.
Conscient des limites actuelles de l’appareil judiciaire, le procureur général a plaidé pour la création d’un corps de magistrats spécialisés capable de poursuivre efficacement les auteurs de ce type d’infractions. Il a également évoqué la nécessité d’un parquet financier, doté de moyens techniques et juridiques adaptés à la criminalité économique moderne.
Cette prise de position s’inscrit dans un contexte où les attentes citoyennes en matière de transparence et de bonne gouvernance se font de plus en plus pressantes. Elle traduit aussi la volonté d’une partie du corps judiciaire de renforcer la lutte contre la corruption, à un moment où la crédibilité des institutions reste un enjeu majeur pour l’État congolais.
Joël Tshim’s