La défense de Jacky Ndala tire la sonnette d’alarme. Détenu depuis novembre 2024 à la prison centrale de Makala, l’ancien coordinateur de la jeunesse de l’UDPS présente, selon ses avocats, un état de santé critique nécessitant une prise en charge spécialisée.
Dans une correspondance adressée jeudi 11 septembre au directeur de l’établissement pénitentiaire, le collectif mené par Me Jean-Pierre Odudu Menga réclame son transfert immédiat vers l’hôpital Ngaliema ou le centre médical Nganda. « L’état de santé de notre client se détériore au jour le jour, au risque d’aboutir à une situation fatidique et définitive », alertent-ils.
En 2024, Jacky Ndala avait été condamné à deux ans et six mois de prison par le Tribunal de paix de Kinshasa/Kinkole pour propagation de faux bruits, après avoir dénoncé des violences et traitements inhumains subis lors d’une précédente détention à l’ANR. Des accusations qualifiées par le ministère public de « fausses allégations troublant l’ordre public ».
Bien que sa condamnation ait été déclarée définitive, ses avocats s’interrogent sur son maintien en détention malgré l’ordonnance présidentielle de grâce collective signée le 30 décembre 2024.
Un premier transfert avait été autorisé le 9 septembre vers l’hôpital Sanatorium, preuve selon la défense que les autorités reconnaissent la gravité de son état. Mais les avocats estiment que l’établissement ne dispose pas des équipements nécessaires pour réaliser des examens comme l’IRM, le scanner cérébral ou l’échographie cardiaque et rénale.
« Nous ne pouvons que saluer votre humanisme en agissant en conséquence face à cette situation intenable », plaident-ils dans leur courrier au directeur de la prison.
En invoquant l’article 16 de la Constitution, qui interdit tout traitement cruel, inhumain ou dégradant, la défense exige une décision urgente garantissant le droit à la vie et à l’intégrité physique de leur client.
Cette affaire relance le débat sur les conditions carcérales en RDC et la prise en charge médicale des détenus, régulièrement dénoncées par les organisations de défense des droits humains.
Joël Tshim’s