La condamnation de l’ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba, à trois ans de servitude pénale et cinq ans d’inéligibilité par la Cour de cassation suscite une vive réaction sur la scène politique et dans la société.
D’après les analyses du politologue Orphée Kamengele Yamonea, cette condamnation implique plusieurs aspects politiques notamment sur l’affaiblissement d’une figure jeune de l’opposition car il était l’un des rares jeunes leaders politiques à s’être imposé dans les débats publics avec un discours à la fois juridique et politique.
» Sa condamnation affaiblit une pierre angulaire de l’opposition censé représenter une relève générationnelle, une opposition renouvelée et plus proche des enjeux actuels en RDC. Sa crée un vide de leadership dans son Parti politique la Nouvelle Génération pour l’Émergence du Congo, NOGEC. » A-t-il fait savoir
Mais également ajoute t-il, « s’il y aurait dose d’instrumentalisation judiciaire, certains membres de l’opposition risquent de voir dans cette affaire une justice à deux vitesses, surtout en période post-électorale. Cela pourrait renforcer le discours selon lequel le pouvoir actuel utilise la justice pour neutraliser les voix critiques, en particulier celles qui commencent à gagner la popularité auprès de la jeunesse ou des intellectuels. Quoique, pour le pouvoir de Kinshasa, c’est une occasion de prouver au peuple congolais sa volonté de lutter contre le détournement et la corruption. »
Par ailleurs, Orphée Kamengele affirme que cette condamnation pourra créer un climat de peur ou de découragement dans l’opposition républicaine parce que cette affaire peut dissuader d’autres figures politiques ou jeunes technocrates d’intégrer l’opposition par peur d’être visés. Dans ce cas là, la justice devient l’instrument semeur de terreur seulement aux opposants alors que d’autres politiciens proches du Parti au pouvoir jouissent de leur liberté bien qu’ils soient indexés de détournement des deniers publics.
Le politologue conclu que cette condamnation, dans les enjeux politiques et sécuritaires actuels, elle risque aussi d’accentuer la fracture interne au sein de l’opposition, entre ceux qui prônent la radicalité, ceux qui veulent le dialogue pour une paix à l’Est avec le pouvoir et ceux qui naviguent entre les deux.
Josué Lelo Kid
