Le ministre de l’Agriculture a lancé la campagne agricole 2025-2026 dans la province de la Tshopo, affichant un objectif ambitieux : faire de la République démocratique du Congo le premier producteur mondial de cacao.
Lors du lancement de cette campagne axée sur les cultures pérennes, le ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, Muhindo Nzangi Butondo, a déclaré que la RDC vise à devenir le premier producteur mondial de cacao d’ici cinq ans.
« D’ici cinq ans, nous voulons faire de la RDC le premier producteur mondial de cacao. Nous avons les terres, le climat et la main-d’œuvre pour y parvenir », a-t-il affirmé, vendredi 30 août, dans la province de la Tshopo.
Cette annonce s’inscrit dans la vision du président Félix Antoine Tshisekedi, qui entend faire de l’agriculture un pilier majeur de la diversification économique du pays, longtemps dominé par le secteur minier.
Encourager les cultures pérennes
Face aux agriculteurs réunis pour l’occasion, le ministre a encouragé la population rurale à adopter des cultures comme le cacao, le café ou le palmier à huile.
« Toute famille vivant au village doit planter du cacao, du café et du palmier à côté de sa maison. Nous venons vous aider à le faire », a-t-il déclaré.
Le coup d’envoi symbolique de la campagne a été donné à la station de Bubuya Bera, où une première pépinière a été mise en terre. Une circulaire a été envoyée aux gouverneurs des provinces afin qu’ils identifient des parcelles dans chaque secteur et chefferie pour y installer des pépinières communautaires.
Relancer les anciennes plantations
Dans cette même dynamique, le ministre et sa délégation ont visité la plantation de Bengamisa (Caben), un site de près de 5 000 hectares abandonné depuis 25 ans. La relance de cette exploitation fait partie des priorités du gouvernement.
« Le gouvernement s’engagera à redonner vie à cette plantation. Elle représente un levier important pour dynamiser la filière cacaoyère dans la région », a assuré Muhindo Nzangi.
Un pari ambitieux face aux géants du cacao
La RDC exporte actuellement environ 56 000 tonnes de cacao par an, loin derrière les leaders mondiaux. La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, devrait atteindre 1,8 million de tonnes lors de la campagne 2024-2025, tandis que le Ghana est attendu à près de 617 500 tonnes.
Pour rattraper ce retard, le gouvernement mise sur le potentiel des vastes terres arables, sur des conditions agroclimatiques favorables et sur le développement d’un cacao biologique à haute valeur ajoutée.
Une transformation structurelle en ligne de mire
À travers cet objectif, les autorités congolaises cherchent à impulser une transformation structurelle de l’économie nationale, avec une agriculture modernisée et compétitive. Cependant, de nombreux défis persistent : accès au financement, encadrement technique, infrastructures, commercialisation et stabilité politique.
Reste à voir si cette ambition pourra se concrétiser dans un délai aussi serré et si la RDC pourra, à terme, s’imposer sur un marché mondial du cacao dominé depuis des décennies par l’Afrique de l’Ouest.
Joël Tshim’s