L’ancien président de la République, Joseph Kabila Kabange, est sorti de son silence le 1er septembre à travers une tribune publiée par Jeune Afrique. Dans ce texte, il affirme que la situation nationale reste alarmante et décrit l’état du pays comme préoccupant.
Joseph Kabila rappelle avoir présenté, trois mois plus tôt, un plan en douze points visant à mettre fin à la crise, et explique que sa prise de parole est motivée par une profonde préoccupation pour l’avenir du pays.
Au centre de sa dénonciation se trouve ce qu’il qualifie de faux procès. Selon lui, le Sénat a illégalement et en violation de la Constitution levé ses immunités de sénateur à vie et d’ancien chef de l’État, ouvrant ainsi la voie à des poursuites devant une juridiction militaire. Parmi les accusations retenues contre lui figurent trahison, crimes de guerre, viol, torture, complicité avec l’AFC/M23 et soutien à des insurrections armées.
« Ces accusations, mensongères et politiquement motivées, ont été orchestrées par un pouvoir désespéré et incapable d’assumer la responsabilité de ses propres échecs », déclare-t-il. À ses yeux, ce procès ne cherche pas la vérité, mais constitue une stratégie pour faire taire l’opposition et imposer un régime sans contrepoids, avec le risque d’une révision constitutionnelle ouvrant la voie à un pouvoir illimité.
« Les procès, arrestations et persécutions […] visent à consolider le pouvoir, à éliminer l’opposition et à distraire l’opinion publique de la corruption et de l’insécurité omniprésentes. La politique des boucs émissaires peut tromper le peuple pendant un certain temps, mais pas pour toujours », dénonce-t-il.
Dans sa tribune, l’ancien président élargit ses critiques aux arrestations massives au sein de l’armée et de la police. Il dénonce qu’au cours des quatre dernières années, près de soixante hauts gradés de l’armée et de la police nationale ont été arrêtés et détenus sans jugement.
Depuis juillet 2025, plusieurs officiers supérieurs, dont l’ex-chef d’État-major général, ont été arrêtés pour complot, détournement et tentative de renversement du gouvernement.
Joseph Kabila interprète ces actions comme des purges motivées par la volonté d’éliminer des personnes considérées comme loyales à l’administration précédente. Il avertit qu’en persécutant ces derniers, le régime affaiblit les FARDC, sape le moral des troupes et menace la sécurité même de l’État.
« Un leader qui emprisonne injustement ses propres généraux ne renforce pas la République, il la déstabilise », a-t-il déclaré.
Pour conclure, Kabila plaide une nouvelle fois pour un véritable dialogue national. Condamnant les violences contre les ambassades et dénonçant un accord jugé insuffisant avec Kigali, il appelle les partenaires étrangers à voir au-delà de la façade.
Kid