Mwene-Ditu : un brigadier-chef condamné à mort pour le meurtre de deux citoyens chinois

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Le tribunal militaire de la garnison de Mwene-Ditu a prononcé, le vendredi 10 janvier 2025, une peine capitale à l’encontre du brigadier-chef Mutombo Kanyemesha Dominique, surnommé « Méchant Méchant ». Ce dernier a été reconnu coupable du meurtre de deux ressortissants chinois travaillant pour l’entreprise Crec 6 et de tentative de meurtre sur un troisième. Le verdict a été rendu en audience publique sur l’esplanade de la mairie, sous le regard attentif de la population locale et des autorités politico-militaires.

Encadrée par un imposant dispositif sécuritaire dirigé par le général John Tshibangu, commandant de la 21e région militaire, l’audience a rejeté toute circonstance atténuante pour l’accusé. Cette décision, bien accueillie par une partie de l’assistance, suscite néanmoins des interrogations sur le respect des droits de la défense dans le cadre de procédures en flagrance, souvent critiquées pour leur rapidité.

Le jugement, perçu comme un signal de fermeté, relance le débat sur l’application de la peine de mort en République démocratique du Congo. Si cette sanction reste légale, elle est vivement contestée par les organisations de défense des droits humains, qui appellent à des réformes pour garantir un équilibre entre justice et respect des droits fondamentaux.

Pour les habitants de Mwene-Ditu, souvent confrontés à des abus de la part de membres des forces armées, ce procès est interprété comme un avertissement clair. « Les hommes en uniforme doivent comprendre que leur rôle est de protéger les citoyens, pas de les persécuter », souligne un notable local.

Après sa condamnation, Mutombo Kanyemesha a été transféré sous haute surveillance à Mbujimayi. Toutefois, la population exprime des préoccupations quant à la suite donnée à d’autres cas similaires impliquant des agents de sécurité accusés de violences.

Ce procès exemplaire devrait encourager les autorités à initier des réformes structurelles au sein des forces de l’ordre et du système judiciaire militaire. Par ailleurs, il met en lumière l’urgence d’un débat national sur l’abolition de la peine de mort et le renforcement des garanties judiciaires, pour aligner les pratiques locales avec les normes internationales.

Si ce verdict marque un tournant pour Mwene-Ditu, il reflète également les défis d’une justice militaire tiraillée entre la nécessité d’affirmer son autorité, les attentes de la population et les exigences d’une modernisation en profondeur.

Justin Mupanya, depuis Beni.

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