La question de la révision ou du changement de la Constitution en République Démocratique du Congo continue de faire couler beaucoup d’encre dans tous les salons politiques et ne cesse de défrayer la chronique, depuis la position prise par le Chef de l’État, Félix Tshisekedi, qui l’a abordée clairement devant la Nation.
Revenant sur la description historique de la Constitution votée en 2006, Olivier Kamitatu, porte-parole de l’opposant Moïse Katumbi, souligne que notre Constitution a servi de référence à la France lorsqu’elle a voulu mettre en place la possibilité pour tout citoyen de solliciter le contrôle de constitutionnalité des lois.
« La France a attendu 50 ans après la promulgation de la Constitution de la Ve République pour mettre en place, à travers la révision constitutionnelle de 2008, un contrôle de constitutionnalité par voie d’exception ; ce que nous, Congolais, avions déjà adopté avec notre Loi Fondamentale en 2006. Le président du Conseil constitutionnel de l’époque, Pierre Mazeaud, fut parmi les personnes qui ont consulté nos travaux constitutionnels. Honte à ceux qui osent dire que notre Constitution a été rédigée à l’étranger par des étrangers ! » a-t-il déclaré.
Notre Constitution, une référence en Afrique
Pour Olivier Kamitatu, notre Constitution est perçue en Afrique de l’Ouest comme un modèle d’inclusivité dont le processus d’élaboration pourrait servir de référence aux rédacteurs de constitutions africaines, comme le souligne le professeur El Hadj Mbodj.
« Elle s’érige en parfait exemple de ce que devrait être une bonne constitution. En effet, elle est issue du peuple, et non imposée par une élite, en la qualifiant de Constitution d’en bas par opposition à celles d’en haut. Elle prévoit des mécanismes de démocratie participative et affirme que le peuple est la seule source du pouvoir politique. » a-t-il souligné, tout en indiquant que les Congolais ont tout lieu d’être fiers de leur Constitution du 18 février 2006. Elle incarne une source d’inspiration pour toutes les constitutions qui aspirent à refléter les espoirs et les aspirations d’une nation.
La Constitution est-elle séparatiste ?
S’agissant de la contradiction sur l’interprétation des dispositions bien établies dans la Constitution, Olivier Kamitatu affirme que notre Constitution n’est pas celle d’un camp, mais plutôt le fruit d’une convergence autour d’une volonté partagée de paix, d’unité, de réconciliation et de stabilité pour répondre aux aspirations du peuple en matière de développement et d’épanouissement.
« Elle répond aux besoins fondamentaux du peuple, garantissant l’accès à l’eau potable, à un logement décent, à des routes de qualité et à un environnement sain, comme le précisent les articles 48 et 53. L’article 52 impose aux autorités de protéger la jeunesse contre toute atteinte à sa santé et à son développement. Ces dispositions, qui visent à améliorer la vie des citoyens, dérangent les tyrans, obnubilés par le désir de conserver le pouvoir à tout prix, au détriment du bien-être de la population, laissant celle-ci souffrir de la faim, des maladies et de la pauvreté extrême dans une insécurité généralisée. » a-t-il exposé.
Il conclut son intervention en affirmant que la Constitution marque une rupture avec les anciennes constitutions imposées par des forces étrangères et basées sur des modèles bonapartiste, gaulliste ou mobutiste, où seul un tyran peut la rejeter, car elle vise à limiter son pouvoir politique, alors que le tyran aspire à un pouvoir sans limites.
Josue Lelo Kid