Le Nord-Kivu est en proie à une augmentation significative des cas de violences basées sur le genre (VBG), avec un total de 20 751 cas enregistrés jusqu’à présent cette année. Au deuxième semestre, le nombre de cas a encore grimpé pour atteindre 27 228, et nous attendons la publication des chiffres les plus récents.
Les explications derrière cette montée en flèche des cas de VBG sont multiples. Parmi elles, on peut citer les abus sexuels dans les maisons de tolérance, la naissance d’enfants dont les pères sont étrangers, le phénomène du sexe pour survie, et l’augmentation globale des violences liées au genre.
Les données collectées par la Division du Genre du Nord-Kivu montrent une augmentation significative des cas de violence basée sur le genre rapportés en province. Cela brise les opportunités et les droits des femmes de jouir pleinement de leurs droits, pourtant garantis par des instruments juridiques de portée nationale, régionale et internationale, notamment le programme de Beijing de 1995 », a déclaré la Division provinciale du Genre dans un mémo lu et remis à l’autorité principale représentée lors de l’activité.
« Il est à observer des faits et pratiques tels que l’exploitation et les abus sexuels des enfants dans les maisons de tolérance, la naissance d’enfants dont les pères sont étrangers, le développement du phénomène du sexe de survie, et la hausse des cas de violence basée sur le genre », a-t-elle conclu avant de remettre le mémorandum à la représentante du gouverneur militaire.
Face à cette situation préoccupante, des recommandations claires ont été formulées. Il est crucial de restaurer la paix dans toute la province du Nord-Kivu en reprenant le contrôle des zones occupées par les rebelles du M23. De plus, il est primordial de renforcer la sécurité dans les sites de déplacés en prenant des mesures pour contrôler la circulation des armes.
Les organisations de la société civile ont également un rôle crucial à jouer dans la sensibilisation de la communauté sur la prévention des violences faites aux femmes et aux filles, ainsi que dans la dénomination et la non-recrutement des enfants, filles et garçons, dans les groupes armés. Les partenaires techniques et financiers sont également encouragés à renforcer leur soutien financier aux organisations dirigées par des femmes.
Enfin, il est essentiel que les organisations mettent en place des initiatives pour assurer la prise en charge et l’autonomisation des femmes et des filles survivantes de violences basées sur le genre, y compris celles ayant donné naissance à des enfants dans des contextes de conflit où les pères sont étrangers ou membres de groupes armés.
Il est temps que des actions concrètes soient prises pour mettre fin à cette crise de VBG au Nord-Kivu, afin de protéger et d’autonomiser les femmes et les filles de la région.
Ange Kahemulo depuis Goma