Depuis mars 2022, la ville de Goma et d’autres entités du Nord-Kivu en RDC, accueillent des déplacés fuyant les affrontements entre le M23/RDF et les FARDC, soutenues par les jeunes patriotes résistants Wazalendo. La surmilitarisation de ces zones, notamment par des forces étrangères, engendre une insécurité accrue dans les camps de déplacés.
Les déplacés, venant principalement de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo, subissent des violences régulières. Les affrontements entre hommes armés, souvent liés à des disputes internes, aggravent leur situation. Bertine, déplacée de Masisi, témoigne : « Des personnes armées viennent dormir ici parce qu’ils ont leurs femmes parmi nous, causant des disputes et de l’insécurité ».
Prudence Gisaro, déplacée de Rutshuru, demande des mesures de sécurité strictes et des opportunités de travail pour éviter que certains ne sombrent dans le banditisme à cause de la famine.
Violences et enlèvements
Les meurtres et kidnappings sont fréquents. Par exemple, Bisamanza Ngarukiye, chef du bloc numéro 3 du camp de Rusayo, a été tué par des hommes en uniforme en juin 2024. De plus, un jeune de 16 ans est décédé en mai dernier, abattu par des hommes en treillis dans le camp de Nyakabanda 1.
Les déplacés accusent souvent les jeunes Wazalendo d’être responsables de ces violences. Un résident du camp de Nyakabanda 1 déclare : « Depuis notre arrivée, ils ont tué plus de 10 personnes sans raison ».
Mesures et défis
En avril 2024, le gouverneur militaire du Nord-Kivu a interdit la circulation des Wazalendo armés dans la ville de Goma. Cependant, la présence continue d’hommes armés près des camps et des lignes de front provoque des morts. En mai 2024, 35 personnes ont été tuées par des explosions d’obus dans le camp de Mugunga.
Les déplacés appellent à une action gouvernementale pour sécuriser les camps et interdire formellement la présence d’armes parmi eux.
Il ya lieu de conclure que la surmilitarisation de Goma et Nyiragongo exacerbe l’insécurité dans les camps de déplacés. Les témoignages des résidents soulignent l’urgence de mesures concrètes pour assurer leur protection et améliorer leurs conditions de vie.
Jean-Mike A