Contrairement à la fausse information qui circule sur des réseaux sociaux faisant état du lynchage d’un membre de la communauté Hema en ville de Butembo, le Kyaghanda Yira Asbl affirme qu’aucun membre de cette communauté n’a été tué les deux dernières semaines dans cette ville.
La mise au point a été faite lundi 08 juillet 204 par Maximum Mahamba, secrétaire général de l’association internationale culturelle Kyaghanda Yira, qui demande les membres des communautés Nande et Hema à ne pas se laisser manipuler par les intox, qui seraient un jeu de l’ennemi dans le but diviser la population congolaise.
Tout en précisant que la victime qui a été lynchée par les manifestants était plutôt un Nande habitant du côté Vulindi à Butembo, ce cadre de Kyaghanda Yira déplore les morts des nandes qui serait en train d’être tués en Ituri par vengeance, et appelle les membres des communautés Nande et Hema à une cohabitation pacifique.
« La soirée d’avant-hier nous avons enregistré plus de 7 morts, et pour aujourd’hui il ya encore d’autres morts que nous sommes entrain d’enregistrer. La raison de cela reste encore la vengeance par ce que il y aurait un Hema qui serait tué en ville de Butembo. Ce qui est un mensonge pur. Parce que le bandit qui a été tué est un Nande qui habite du côté de Vulindi. Nous demandons à tous nos frères, à tous nos concitoyens de l’Ituri de ne pas se laisser manipuler par l’ennemi qui cherche à nous diviser », précise Maximum Mahamba.
Pour rappel, la coordination de la société civile de Butembo a appelé, samedi 6 juillet, la population locale à éviter les actes de violence et de justice populaire. Cette structure citoyenne parle d’actes d’autoflagellation causés notamment par de l’intox et la manipulation.
« La société force vive de Butembo rappelle que la justice populaire est condamnable et ne peut en aucun cas justifier une lutte pour la paix. Elle précise que les Congolais de toutes les tribus ainsi que les étrangers légalement installés en RDC sont libres de circuler, de vivre et de mener les activités. La société civile condamne les actes de vandalisme des biens publics et des particuliers et encourage la vigilance sous respect de la loi pour lutter contre les infiltrations des ennemis et le banditisme urbain », a déclaré Mathe Saanane, président de la société civile de Butembo.
Soulignons que depuis l’occupation par les rebelles du M23 des cités de Kanyabayonga, Kirumba et Kayina dans le territoire de Lubero, certains jeunes de Butembo s’en prennent aux particuliers et à leurs biens.
Le Réseau pour les droits de l’homme (REDHO) a, dans une communication de son rapport de monitoring publié mardi 2 juillet, dénombré dix-huit personnes tuées au cours de deux dernières semaines de juin dernier, à la suite de la vindicte populaire et des attaques domiciliaires à Butembo et à Lubero.
Ces personnes tuées par justice populaire, sont accusées, le plus souvent à tort, de collaborer avec l’ennemi, c’est-à-dire les rebelles du M23-RDF ou les terroristes ougandais de l’ADF.
Justin Mupanya depuis Beni