Lors du conseil des ministres du vendredi 22 mars 2024, le président de la République, Félix Tshisekedi, a instruit la ministre d’État, en charge de la Justice, de travailler en étroite collaboration avec le Conseil Supérieur de la Magistrature pour dissuader les arrestations intempestives des magistrats du parquet, même pour des infractions mineures et pour garantir le respect des délais d’instruction des dossiers par les cours et tribunaux, afin d’éviter tout retard injustifié et de lutter contre la surpopulation carcérale en République Démocratique du Congo.
Faisant le compte rendu de conseil des ministre, le ministre de la communication et médias et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya a indiqué que la ministre de la justice a été chargée de travailler activement avec le conseil supérieur de la magistrature en fin de mettre fin aux arrestations malvenues.
« Dans le même sens et afin de lutter contre la surpopulation carcérale alimentée par la présence d’un nombre plus élevé de détenus préventifs que de condamnés, la ministre d’État, ministre de la Justice et Garde des sceaux, a été chargée de travailler activement avec le conseil supérieur de la magistrature dans le sens de décourager les pratiques des arrestations intempestives des magistrats du parquet même pour des faits bénins en plus du non-respect des délais dans l’instruction des dossiers par les cours et tribunaux occasionnant le retard », a lu le porte parole du gouvernement, dans le compte rendu de cette réunion.
Tout en soulignant que la situation des détenus et condamnés reste une priorité absolue dans les efforts du chef de l’État pour renforcer l’État de droit dans le pays, le ministre de la communication Patrick Muyaya fait savoir que le chef de l’État a affirmé son attachement au respect des droits fondamentaux tels que la liberté individuelle, un environnement carcéral sain et sécurisé, et le droit à un procès équitable dans des délais raisonnables qui est non seulement essentiel mais également constitutionnellement garanti.
« Le principe de la liberté, le droit à un environnement carcéral sain et sécurisé ainsi que le droit d’être jugé dans un délai raisonnable sont les droits constitutionnellement garantis qui doivent être observés et s’imposer à tous », a ajouté le ministre de la Communication et Médias.
A en croire Patrick Muyaya, le président Félix Tshisekedi a mis en avant les nouvelles mesures mises en place pour améliorer la gestion des fonds dédiés à l’alimentation des détenus. Il a également soutenu que ce dernier a martelé sur l’importance d’accélérer la mise en œuvre de ces programmes pour apporter des solutions structurelles à la saturation des établissements pénitentiaires.
Par ailleurs, un rapport précis de la ministre de la Justice sur la mise en œuvre de ces orientations est attendu au prochain conseil des ministres afin que des décisions conséquentes soient prises, a précisé le porte-parole du gouvernement.
En effet, la réalité dans les prisons en RDC est alarmante, avec un taux d’occupation dépassant souvent les 100%.
Un exemple flagrant est la prison centrale de Makala à Kinshasa, conçue pour accueillir 1500 détenus mais actuellement surpeuplée avec plus de 14 000 individus.
Sephora Makengo