Le Rwanda a fait part de son désaccord avec l’Union Africaine (UA) et la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) sur la gestion de la situation sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Kigali s’oppose au déploiement de la mission de la SADC en RDC, appelée SAMIDRC, qu’il juge trop favorable aux rebelles des FDLR.
Dans une lettre adressée au Président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, le Rwanda exprime son opposition catégorique au soutien potentiel de l’UA et d’autres partenaires stratégiques à la SAMIDRC. Cette lettre intervient avant une réunion virtuelle du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’UA, prévue le 4 mars 2024, pour évaluer la situation dans l’est de la RDC.
Le Rwanda reproche à la SAMIDRC de s’allier avec divers groupes qui appuieraient les forces armées congolaises (FARDC), notamment les FDLR, un mouvement rebelle composé de Hutus rwandais accusés de génocide. Le Rwanda affirme que ces groupes sont hostiles à sa sécurité et à celle de la région. Il estime que la solution à la crise congolaise ne peut pas être militaire, mais politique.
Le Rwanda rappelle que la crise dans l’est de la RDC remonte à l’histoire récente, lorsque les FDLR ont trouvé refuge et se sont reconstitués au Zaïre, l’actuel RDC, après le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994. Depuis lors, le Rwanda est intervenu à plusieurs reprises dans l’est de la RDC, officiellement pour lutter contre les FDLR, mais aussi pour exploiter les ressources minières de la région.
Le Rwanda critique également la Brigade d’Intervention de la Force dirigée par la SADC, créée en 2013, qui a pour mandat de neutraliser tous les groupes armés dans l’est de la RDC.
Rappelons que le 12 février dernier, le Rwanda avait également exprimé son opposition au soutien de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) à la SAMIDRC. Le Rwanda avait alors argué que cela renforcerait la posture offensive de la RDC au détriment d’une solution pacifique et négociée.
Horace Codo T